Par Hippolyte Marboua, Prospective RCA 2050
Bangui 11 février 2021— (Ndjoni Sango): Le Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD-RCA) à travers son Unité de Politiques et Stratégie (UPS), a dévoilé au début de ce mois à Bangui son portefeuille pour les cinq prochaines années. C’était au cours d’une réunion élargie aux Représentants de diverses Institutions étatiques et privées de la RCA, et présidée par le Ministre de l’Economie, du plan et de la Coopération, Félix Moloua.
Il s’agit au total de 22 projets repartis sur environs sept grands portefeuilles dont la « Gouvernance et l’Etat de Droit », le « Développement Durable », la « Croissance », la « Résilience », etc. C’est un socle opérationnel à la continuité de l’Etat.
Présentant l’approche Portefeuille du PNUD, M. Mamadou Ndaw, Représentant résident adjoint aux Programmes a.i, a expliqué que pour ce nouveau cycle d’appui, « l’accent va être mis sur la ‘gestion du changement transformationnel au niveau des résultats’ plutôt que sur des projets individuels fonctionnant comme des îlots de réussite ».
Autrement dit, la nouvelle approche portefeuille adoptée par ce Partenaire stratégique de la RCA, consiste à rationaliser le système de gestion, c’est-à-dire réduire la bureaucratie, la charge et la fragmentation des services de développement, au profit d’une gestion d’ensemble et concertée en vue d’une meilleure intégration des résultats et un meilleur impact sur le terrain.
Quatre grands portefeuilles sont prioritairement répertoriés à cet effet, à savoir, la modernisation de l’administration publique à travers la digitalisation, l’appui aux institutions démocratiques (au sortir des élections), l’Etat de Droit, la résilience (appui aux AGR et protection sociale, la revitalisation de l’économie locale, la protection sociale), et le Développement Durable (l’écosystème et les énergies renouvelables).
L’autre grand portefeuille intitulé « Planification stratégique et Appui institutionnel » a été présenté par M. Youssoufa Silla, Economiste National, comme l’épine dorsale du PNUD pour orienter le développement. Ce volet est essentiellement consacré à des études, enquêtes, et planification stratégique.
Il prend en compte trois grands axes prioritaires. Le premier, « Données pour le Développement » porte entre autres sur le RNDH, les ODD, le RCPCA et, le projet RCA 2050, lequel est chargé de réaliser une étude des Goulots d’étranglement durant le cycle des projets du RCPCA afin d’identifier les problèmes et proposer des solutions à long terme. Le 2e axe est « Appui stratégique à la coordination institutionnelle et sectorielle ».
Il s’agit ici d’accompagner le Gouvernement dans la transposition des directives de la CEMAC pour le passage au budget de programme. En effet, l’élaboration du budget de programme requiert de la part du PNUD de l’assistance technique directe, de la formation et la conception de guides méthodologiques.
Et, le 3e et dernier axe porte sur l’« Innovation et le développement du secteur privé ». Il est ici question de trouver des solutions plus rapides et plus durables pour arriver à réaliser l’Agenda 2030, développer le réseau de laboratoires nationaux d’accélérateurs à l’exemple de la RDC, du Rwanda, de l’Afrique du Sud, etc, travailler avec le gouvernement à créer les conditions d’une amélioration du climat des affaires en impliquant le CAPMEA, le GICA, l’UNPC… et, réaliser un cadastre minier pour la cartographie des zones minières et leur digitalisation.
D’autres partenaires tels la BAD, la Banque Mondiale, l’Union Européenne sont prêts à mettre la main à la pâte.
« Certaines ressources sont déjà mobilisées, le reste est à rechercher », a fait savoir l’Economiste National.
Dans sa présentation, M. Gervais Doungoupou, Coordonnateur du PARCPS.ai, est revenu sur l’appui du PNUD à l’ICASEES, au Projet RCA 2050, au RCPCA, au programme ODD, à la mise en œuvre du Programme emploi, le tout pour un budget global de 2.006.477$ us dont un gap de 974.389$ us à mobiliser. Le Coordonnateur a annoncé que ces appuis vont se poursuivre.
Au cours des échanges, des propositions de nouveaux axes d’appui à prendre en compte ont été faites, notamment la création d’un fonds de garantie, l’élaboration d’une feuille de route pour le budget programme, le financement de l’enquête MICS, la mise en place d’un comité d’orientation technique pour l’ENP-RCA 2050 et, la relance du projet de formation en ligne tutorée en partenariat avec l’ENAM pour la promotion du capital humain.
En conclusion, le Ministre Moloua a adressé ses félicitations au PNUD et a insisté sur la question de la « Coordination des activités », l’intérêt de se mettre autour d’une même table pour éviter de se disperser.
Il a insisté sur le développement des activités économiques afin de permettre aux finances de collecter les ressources. Cela ouvre la voie à la RCA d’intégrer la zone de libre-échange et de devenir compétitive dans la sous-région.
Pour ce faire, il faut sortir du cadre trop fiscaliste dans lequel le pays a toujours évolué jusque-là et, développer le secteur privé, mais aussi mettre l’accent sur la diversification du couloir de ravitaillement. « Personne ne doit travailler désormais à vas-clos », a-t-il recommandé aux partenaires.
Le Ministre a évoqué un défi de l’heure : le chantier de la Prospective. Il faut, d’après lui, préparer le terrain. D’ici peu, le problème de l’énergie sera réglé. Il faut maintenant réfléchir à des produits de transformation. Cela permettra aux finances de mobiliser les ressources.
« Les ingrédients sont là, il va falloir coordonner les actions et tenir le pari de développement de la RCA », a-t-il souligné.
Pour le Ministre de l’Economie Félix Moloua, « toute la question qui nous préoccupe aujourd’hui, est de réduire la dépendance ». Car, pour produire des résultats, « il faut aller vers l’efficacité et l’efficience ».