Par Erick NGABA
Bangui 18 février 2021— (Ndjoni Sango): L’analyse qui se dégage aujourd’hui au regard de la situation sécuritaire en dépit de la présence des casques bleus onusiens, est de savoir comment et pourquoi la Minusca n’a jamais empêché la progression de la rébellion CPC vers la capitale. Alors que la mission onusienne dispose de onze (11) bureaux de terrains localisés dans les préfectures de la République centrafricaine et la cellule de Bangui, les rebelles de la CPC ont pu conquérir sans empêchement des principales villes du pays.
Depuis le déclenchement des hostilités armées par la coalition des patriotes pour le changement (CPC), mi-décembre 2020, la République centrafricaine est de nouveau fragilisée. Les régions du pays sont dans une situation sécuritaire alarmante avec la présence massive des rebelles de CPC.
L’on se demande comment ces groupes rebelles ont pu conquérir des principales villes de la RCA en présence des casques bleus de la Minusca qui ont un mandat robuste permettant de faire face à des éventualités sécuritaires?
Or, dans ces villes conquises par la CPC, se trouvent des grandes bases militaires de la Minusca. Et le Conseil de Sécurité de l’ONU a donné un mandat dit « robuste » à sa mission en RCA (Minusca), de « réduire considérablement » la présence des groupes armés. C’est toute une autre réalité qui se passe sur le terrain en Centrafrique.
La passivité de la Minusca n’inquiète pas les groupes armés de commettre des forfaits sur la population civile. Il y a lieu de réfléchir sur la présence touristique des casques bleus sur les théâtres d’opérations en République centrafricaine.
Il y a lieu de s’inquiéter sur la capacité de la Minusca d’arriver à stabiliser la RCA comme le stipule sa mission. Même s’il faut jeter des fleurs à certains contingents de la Minusca qui se démarquent, d’autres à travers leur professionnalisme et leur impartialité dans l’exécution du mandat, les Centrafricains prennent beaucoup de recule vis-à-vis des autres contingents dont la partialité, passivité, trafic de munitions, armes, or et diamant, sont les principales missions en Centrafrique.
C’est pourquoi, dans son discours de la deuxième commémoration de l’accord de paix du 6 février, le président centrafricain, Faustin Archange Touadera, en a appelé solennellement à la MINUSCA de faire « usage du mandat robuste qui est le sien et qui l’autorise à réduire la capacité de nuisance des groupes armés ».
Le pouvoir à Bangui devrait être déjà tombé entre les mains de la CPC lors de l’attaque de la capitale le 13 janvier 2021, s’il n’y avait pas eu l’intervention robuste des FACA et forces alliées russes et rwandaises pour déjouer cette tentative de déstabilisation des institutions de la République.
La problématique de protection des civils
Même si la Minusca reconnaît qu’elle n’a directement pas participer à l’offensive des forces alliées contre les rebelles de la CPC, la protection des civils que la Mission chante, n’est pas effective. Dire que la Minusca assure la protection de la population civile, c’est insulter la mémoire des civils assassinés durant les attaques rebelles. Aucun civil n’est en sécurité en République centrafricaine. La preuve est le déplacement massif et régulier des civils à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
Les autorités de Bangui doivent tout mettre en œuvre pour stabiliser le pays, au lieu de continuer à compter sur les casques bleus de la Minusca. Car, les Centrafricains se sentent en sécurité par la présence des forces armées centrafricaines aujourd’hui limitées en moyens militaires du fait de l’embargo sur les armes.