Par Mamadou NGAINAM
Bangui 18 mars 2021— (Ndjoni Sango) : La République centrafricaine est un pays qui est exposé aux turbulences politiques les plus sauvages en Afrique et particulièrement en Afrique centrale. Il ne peut se passer une dizaine d’années sans que ce pays connaisse une crise militaro-politique. Les régimes du MLPC et celui du KNK, ont été les exemples les plus cruciaux.
De 2013 à ce jour, la RCA est en train de traverser la zone de turbulence la plus sinistre de son histoire. Jamais, les Centrafricains ne sont humiliés de la sorte. Avec beaucoup de courage, ce peuple a pris la responsabilité en prenant peu activement à tous les processus électoraux qui se sont tenus de 2015 à 2020- 2021. Ce qui a permis le retour à l’ordre constitutionnel en 2016 avec l’élection du Pr Faustin Archange Touadera à la magistrature suprême de l’Etat.
En accédant au pouvoir, à cette période, la tension sécuritaire était encore dramatique surtout que l’opération Sangaris avait jugé mieux d’abandonner la RCA dans ces conditions sécuritaires très difficiles et très critiques.
Il a fallu beaucoup de ténacité, de courage et de volonté pour que les nouvelles autorités puissent trouver voix et moyens de démarrer le plan de stabilisation puis du redressement du pays. Qu’à cela ne tienne, les 14 groupes armés qui ont pris en otage une bonne partie du territoire, ne cessent de mettre en difficultés les autorités du pays.
Il a fallu donc l’accord de Khartoum, geste obligé pour que l’autorité de l’Etat, revienne progressivement à l’intérieur du pays et bien entendu, avec la participation des groupes rebelles.
Malheureusement, ces groupes armés voient d’un mauvais œil cette cohabitation qu’ils penseraient piégeant pour la survie de leurs mouvements diaboliques. Comme le temps presse, il a fallu que le gouvernement pense aux prochaines élections pour respecter le délai constitutionnel.
C’est là où les micmacs ont commencé pour mettre en mal, le processus électoral d’où, la reprise des attaques dans presque toutes les régions du pays avec les dégâts matériels et humains incalculables. Malgré les efforts déployés par le gouvernement, avec l’appui de ses alliés pour enrayer cette rébellion à l’intérieur du pays, la situation sécuritaire perdue encore dans certaines préfectures.
En cette période du second tour et des partielles des législatives, certains candidats n’arrivent pas à battre campagne, tel est le cas de la région de l’Ouham-Pendé, une partie de l’Ouham, à Bocaranga, deux ponts ont été saccagés par les éléments de la CPC avec des prises d’otages, quatre véhicules emportés et bien d’autres dégâts matériels.
C’est dans ce contexte que se prépare l’investiture du chef de l’Etat d’ici le 30 mars 2021. Entretemps, le gouvernement fait face à d’autres problèmes qui est celui d’ordre social ou les enseignants revendiquent à leur tour, l’adoption d’un statut particulier à l’exemple de celui de la Police qui est entré en vigueur.
Après cette bataille sécuritaire, le chef de l’Etat doit s’engager sur le terrain de la réforme structurelle, économique et le lancement d’un vaste chantier du développement économique. C’est ce qu’attendent les investisseurs expatriés qui suivent de près l’évolution de la situation en République centrafricaine.