Par Mamadou NGAÏNAM
Bangui 4 juin 2021—(Ndjoni Sango) : Les détails de l’incident du 30 mai sur l’affrontement entre les soldats des FACA, les rebelles de la CPC et les soldats tchadiens se sont multipliés récemment. Comme on le sait, l’attaque s’est produite au village Sourou où se trouvait une base tchadienne. Ce qui est très important, Sourou est une localité centrafricaine située à 760 mètres de la frontière avec le Tchad.
L’incident s’est donc produit sur le territoire centrafricain et non sur le territoire tchadien, ce que s’efforcent de convaincre les ennemis de la paix.
A vrai dire, c’est le Tchad qui a agressé la RCA puisque selon les sources locales les militaires tchadiens ont ouvert le feu sur les FACA et ces derniers ont riposté occasionnant ainsi des pertes humaines dans les deux camps.
Le 3 juin également, un hélicoptère tchadien a envahi sans avertissement le territoire de la République Centrafricaine et s’est dirigé vers le Sud en passant par la ville de Bang. Cependant, malgré tous ces faits évidents, le Tchad, gouverné par la France, tente toujours de rendre la République centrafricaine responsable de tout ce qui s’est passé.
Le 1 juin le Chef d’Etat tchadien, le Président du Conseil Militaire de Transition, le Général Mahamat Idriss Deby a reçu la délégation centrafricaine conduite par la Ministre des Affaires Etrangères, Mme Sylvie Baïpo Temon pour ensemble trouver une solution comment enquêter sur cet incident. Finalement, les deux parties ont signé un communiqué indiquant que l’attaque s’était produite sur le territoire tchadien.
Ce qui est tout simplement incroyable, étant donné que Sylvie Baïpo Temon sache avec certitude que l’incident s’est produit sur le territoire centrafricain et que le but de sa délégation était de défendre les intérêts de la RCA. Alors pourquoi a-t-elle signé ce communiqué discréditant? Selon les dernières informations du cabinet des ministres de la RCA, le Tchad et la France ont exercé une pression psychologique et physique énorme sur les membres de la délégation centrafricaine: ils ont été menacés de ne pas sortir du pays, empêchés de dormir et agressés. Madame la ministre a donc été obligée de signer le communiqué.
Les utilisateurs des réseaux sociaux ont déjà critiqué le gouvernement tchadien pour avoir fait pression sur la délégation centrafricaine pour qu’elle signe un communiqué inédit. Voici par exemple ce que écrit l’un des utilisateurs de Facebook: « La délégation centrafricaine aurait été maltraité par ses homologues tchadies, notamment on les aurait menacés de ne pas laisser quitter le Tchad avant la signature du document désiré. Certains rapportent même avoir reçu des appels téléphoniques de France exigeant les ministres centrafricains de signer le communiqué. C’est pour cela que le communiqué dit que le conflit armé a eu lieu sur le territoire tcadien et pas centrafricains malgré la certitude du gouvernement centrafricain dans le contraire».
Ce n’est pas le dernier dans tout cela, bien sûr, le rôle de la France, qui, pour son bénéfice, s’est habituée à manipuler des États étrangers. Les États faibles sont plus faciles à gouverner, alors la France tente par tous les moyens de créer le chaos dans les pays africains, profitant de la situation sécuritaire déjà difficile dans la région depuis l’assassinat d’Idriss Deby. C’est pourquoi, plus que jamais, le gouvernement, le peuple et les alliés de la RCA doivent s’unir pour résister aux pressions internationales.