Par Cyrille YAPENDE
Bangui 30 septembre 2021—(Ndjoni Sango): Les agriculteurs de la Sangha Mbaéré, dans l’ouest de la République centrafricaine, font face aux énormes difficultés dont celle de l’écoulement des produits agricoles. La dégradation des pistes rurales constitue l’un des facteurs qui empêche la relance de l’économie via l’agriculture.
L’état des routes à l’intérieur du pays ces dernières années, n’est pas seulement l’affaire des usagers du transport commun, mais des organismes et des humanitaires qui empruntent certaines axes considérées comme un chemin de croix. Les paysans (agriculteurs, éleveurs et cueilleurs) ne sont pas épargnés dans le lot des personnes qui rasent les murs en tentant de prendre certaines pistes du pays.
C’est le cas de la Sangha Mbaéré dont sa préfecture Nola, les Sous-préfectures et quelques villages environnants avec les paysans qui travaillent la terre en récoltant leurs produits agricoles chaque année. La dégradation avancée des routes dans cette localité empêche ces derniers à écouler leurs produits agricoles récoltés dans la capitale et certaines villes des provinces.
Face à cette situation, les agriculteurs, éleveurs et cueilleurs de la Sangha Mbaéré, sont obligés de mévendre leurs produits agropastoraux et frugivores. Cette solution envisagée par ces paysans est l’un des facteurs qui freinent leurs activités agricoles.
« La mévente des produits agricoles où les paysans vendent leurs produits agricoles à vile prix. D’aucuns sont obligés de cultiver leurs champs juste pour nourrir leurs ménages, parce que les conducteurs du transport commun n’osent pas aller dans les villages éloignés faute de l’état des routes impraticables », a expliqué un ingénieur agronome sous couvert de l’anonymat.
Au village Ngoulo, à 17km de la ville de Nola, la quasi-totalité des habitants sont des agriculteurs qui produisent le manioc avec une quantité énorme. Mais hélas ! Leurs aliments de base (manioc) ne sont pas écoulés au centre ville de Nola. Pourquoi?
« 17km seulement pour arriver au centre ville de Nola, mais pour aller, il faut des véhicules 4X4 ou des motos. Parce que l’état des routes ne vous permet pas d’aller vendre vos produits. Le marché agricole est inondé par leur manioc sans acheteurs », a déploré un habitant de ce village.
Même son de cloche dans la Sous-préfecture de BAMBIO, située à 84km. Dans cette ville de 12.000 habitants et riche en bêtes sauvages et viandes boucanées, les chasseurs ne savent pas à quel saint se vouer pour vendre leurs bêtes abattus pendant la chasse.
Les deux axes qui lient cette ville à celles de Nola et Boda sont dans un état de dégradation TRES avancée et la saison de la pluie vient une fois de plus enfoncer le clou.
Le cas de la Sangha Mbaéré n’est juste qu’une face de l’iceberg. Le Mbomou, le Haut-Mbomou, l’Ouham et l’Ouham-pendé sont entre autres les quelques régions de la République centrafricaine les plus touchées par la dégradation des routes.
Il est temps que les autorités prennent le taureau par les cornes pour palier à ce problème qui empêche le ravitaillement de la capitale avec des produits agricoles et autres.