RCA: la crise de carburant, une stratégie ou un sabotage?

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Des automobilistes et motocyclistes devant une station Total à Bangui

Par Mamadou NGAINAM

Bangui 24 juin 2022—(Ndjoni Sango) : Plusieurs semaines se sont passées quand la crise des produits pétroliers est devenue le vécu quotidien des Centrafricains et particulièrement, des banguissois. C’est tout une tracasserie journalière des usagers pour se rendre à leur lieu de service et retourner à la maison.

Partant de là l’économie nationale emphatise les frais sans qu’il y ait une solution efficace pour palier à ce manquement. En parcourant les différentes stations-services de la capitale, c’est la désolation et tous, se battent à longueur de la journée pour s’approvisionner en carburant. Les queues semblent interminables un peu partout.

Certains véhicules passent des jours et des nuits devant les stations-service avec tous les risques que les propriétaires encourent. Les petites unités de production, qui dépendent du carburant pour fonctionner sont en stand-by.

Plusieurs véhicules sont stationnés à domicile pour éviter le cas de panne sèche. Et encore, il faut éviter de prendre les carburants des bords de la route qui sont souvent badigeonnés par les revendeurs qui pour la plupart, sont servi à la pompe dans des bidons par leurs parents, soit par le monnayage avec les agents pompistes.

C’est un premier couac dans l’application des dispositions prises par les autorités de tutelle qui interdisent la vente des carburants par bidon. Mais la question fondamentale qui se pose en ce moment c’est de savoir, pourquoi cette pénurie à outrance tandis que dans certaines régions reculées du pays, il n’y a pas assez ou presque pas de pénurie ?

Selon les informations en notre possession, les villes de Bémale, Boda et Manbéré seraient les villes garnies en produits d’essence et gasoil. Certains commerçants clandestins, s’y approvisionnent dans ces villes pour les revendre à des prix exorbitants à Bangui. Comment est-ce qu’ils parviennent à entrer librement dans la capitale ?

Certes, l’on dira que, c’est un moyen de secourir la population pour la soulager de cette peine que nous subissons quotidiennement. Mais aussi, le contre rebours de ce commerce illicite ouvre la voie à une sorte de contrebande où les mafieux deviendront puissants et croire même se lancer dans des actes terroristes pour approvisionner les groupes des bandits de grand chemin.

Le second aspect de notre interrogation, est celui de savoir comment les pays voisins de la RCA qui exploitent le pétrole ne parviennent-ils pas à secourir la RCA en cette période difficile ?

Certains observateurs et analystes, brondiront l’argument de la crise mondiale à cause de la guerre Ukraino-russe. Cependant, ces pays producteurs du pétrole qui sont les clients traditionnels de la RCA feignent ignorer la souffrance des Centrafricains ?

Au Congo-Brazza, RDC, ce sont des sociétés françaises qui exploitent les gisements pétroliers de ces pays, il s’agit de Total et ELF. Si en cette période de crue, ces deux pays voisins n’arrivent pas à fournir aux marqueteurs Centrafricains du carburant, cela veut dire qu’il y’a anguille sous roche.

S’agit-il là maintenant d’une question de sabotage ou de stratégie pour affaiblir l’Etat Centrafricains ?

Si tel est le cas, ce ne serait plus questions d’échange commercial, mais plutôt, une question politique. Cette transposition des données, laisse croire que les autorités centrafricaines, ont en face d’elles un dilemme qu’il faut surmonter.

Des bateaux qui devraient pousser les barges de Brazzaville à Bangui ne sont pas encore servis, ni prêts pour remonter le fleuve Oubangui. Pour combien de temps nous résisterons à cette pénurie ?

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