Par Mamadou NGAINAM
Bangui, 16 décembre 2022—(Ndjoni Sango) : Il y’a de cela presque deux années que le projet Programme d’Appui à la Promotion de l’Entreprenariat en milieu Urbain a vu le jour en Centrafrique. Cette initiative qui a pour but de soutenir les aviculteurs nationaux afin de favoriser une grande productivité des poulets de chairs et des poussins d’un jour, est devenue un rêve brisé pour le secteur de l’élevage.
Le projet PAPEUR 3 B, qui a regroupé la localité de Bangui, Bimbo et Bégoua a permis à bon nombre des aviculteurs de différents domaines d’activités, de s’associer en groupement et s’adhérer dans une coopérative. Cette adhésion va leur permettre de bénéficier de certains avantages et facilités favorisant la production en masse des poulets de chairs pour que les Centrafricains puissent consommer le poulet à un prix abordable.
Suite à cette annonce faite par les dirigeants des filières avicoles à savoir la Fédération des Eleveurs Centrafricains (FNEC) et l’Association Nationale du Groupement des Aviculteurs Centrafricains (ANGAC), une initiative a été mise en place. Celle qui consiste à importer les œufs et les couvrir afin de produire les poussins pour livrer aux aviculteurs par la suite, chose promise, chose faite avec une estimation de 1000 groupements.
Le projet PAPEUR devrait favoriser la relance économique dans le secteur rural, mais la mauvaise qualité des appareils qui produisent les poussins ont tout gâté.
« Nous étions soulagés lorsqu’on n’a appris l’implantation du programme PAPEUR en Centrafrique. Nous nous sommes adhérés comme convenus avec contrepartie de recevoir des poussins et produits vétérinaires gratuitement pour payer une partie après la vente. Le grand malheur est que nos dirigeants ont mal géré ce programme. Ils ont jugé mieux de donner une partie du marché à un entrepreneur Centrafricain qui est Alfred Poloko, qui a une couveuse défectueuse. Ce qui a provoqué la perte des poussins. On ne sait pas s’il y’a encore de l’espoir pour relancer cette initiative ? »,a déploré un aviculteur bénéficiaire du programme PAPEUR qui requiert l’anonymat.
Les cas de détournements dans les différents secteurs d’activités ayant bénéficiés d’un financement sont très fréquents. Ceci est à l’origine de la démotivation de certains investisseurs étrangers à investir en Centrafrique.
« Il n’y a pas seulement les pertes des poussins mais également des cas de détournements des fonds, des intrants d’élevage et des matériels aussi. La couveuse dont dispose la FNEC n’est pas de bonne qualité sur 20.000 œufs couverts, ils ont produits juste 7000 poussins avec une perte énorme de 13000 poussins. On retrouve sur les marchés des kits d’élevage et des matières premières du programme PAPEUR. Ce sont là les résultats abattus durant les 2 années d’exercices par l’équipe dirigeante du projet PAPEUR dans le domaine de l’élevage des poulets de chairs »
Selon certaines sources, il y’a eu des avancées considérables du même programme dans le secteur de l’agriculture. Avec de tel résultat dont le bilan est déficitaire, doit-on toujours continuer à accuser les autorités centrafricaines à ne pas faire des efforts pour faire venir les partenaires et bailleurs financiers en Centrafrique ?