Par Mamadou NGAINAM
Bangui 02 Octobre 2023–(Ndjoni Sango): L’avortement est aujourd’hui une pratique très développée aux milieux jeunes. Ce phénomène se fait le plus souvent par certains professionnels de santé moyennant une somme d’argent payée par la jeune femme enceinte.
Il ne se passe pas un seul jour où l’on assiste à des cas d’avortements pratiqués par certains infirmiers et sages-femmes qui se disent spécialistes en la matière. Cette pratique apporte le plus souvent des cas de décès de la porteuse du fœtus pendant l’intervention et peut également causer des problèmes de conception, s’il y’a des dérapages.
Un infirmier diplôme d’Etat déplore ce phénomène et appelle ses paires à la prise de conscience professionnelle. « L’avortement est une forme d’intervention qui se fait si les médecins et les gynécologues attestent que la femme enceinte court un danger. C’est à ce stade qu’il est parfois obligatoire d’interrompre la grossesse à son jeune âge pour sauver la vie de la femme. Mais l’on constate qu’il y’a certains collègues qui font de cette pratique leur gagne-pain et occasionne des mortalités précoces de certaines adolescentes. Pratiquer l’avortement est tout d’abord un risque si toutes les conditions ne sont pas réunies et pire encore les avortements qui se font dans les quartiers, les petites cliniques avec des techniques archaïques non appropriées ou avec des écorces traditionnelles qui ne sont pas prescrites ni autorisés par la médecine moderne. Ceux qui continuent de s’associer à de telle pratique doivent vite reprendre conscience de la déontologie et l’éthique de notre profession qui consiste à soigner et sauver des vies et non conduire un être dans une tombe précocement », a déploré un professionnel de santé qui requiert l’anonymat
Selon une élève, l’avortement est à la cause de déséquilibre le cursus scolaire de nombreuses filles.
« Avoir un enfant c’est bien surtout pour une femme mais il va falloir que les conditions soient réunies. Le plus souvent, les filles tombent enceintes en plein milieu scolaire et cela va les fragiliser et nous ralentir dans les études. C’est ce qui fait que nos objectifs ne sont pas souvent atteints parce qu’on n’est naïves en croyant aveuglément aux belles paroles des garçons. Je conseille à mes sœurs de prendre des méthodes contraceptives pour qu’elles puissent aller loin dans les études », a souhaité Marlyse élève en classe de seconde B au lycée des Martyrs.
Ce phénomène est commenté par beaucoup de filles qui appellent à une prise de conscience dans le milieu scolaire.
« Quand une fille tombe enceinte en plein milieu de l’école, il y’a une forte probabilité pour que celui qui l’a enceinté disparaît après son forfait. Ce sont maintenant les parents qui vont assumer cette responsabilité en prenant la fille en charge de la grossesse jusqu’à l’accouchement et s’occuper de l’enfant. Entre-temps les autres sont en avance et toi à la maison parce que tu dois allaiter un enfant. C’est très rare que certains parents assument cette responsabilité. D’autres le font pour sauver leur honneur et celui de leur fille tandis que certains parents chassent la fille pas par méchanceté mais souvent par pauvreté et pour que la fille puisse comprendre comment la vie est difficile et elle se retrouve dans la rue », a ajouté Élodie une étudiante à la Faculté des sciences et de gestion à l’université de Bangui.
La lutte contre l’avortement reste un grand défi à relever. Pour cela, il va falloir multiplier les centres d’écoutes des jeunes, organiser des séances de sensibilisations dans les écoles, universités afin de conscientiser les jeunes sur les dangers qu’ils encourent dans cette pratique de l’avortement.