Par Eric NGABA
Bangui 02/10/17 (www.ndjonisango.net): Le gouvernement centrafricain ne cesse de se heurter à la problématique de l’embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaines, alors que les forces de défense et de sécurité doivent être outillées. L’embargo qui a été imposé depuis la prise de pouvoir par la force incarnée par la coalition rebelle Séléka en 2013, constitue un handicap aux autorités du pays de pouvoir endiguer le phénomène de l’insécurité sur l’ensemble du territoire centrafricain. Lors d’un entretien la semaine dernière avec notre rédaction, la porte-parole par intérim de la MINUSCA, Uwolowulakana Ikavi-Gbétanou, a clairement indiqué que l’embargo ne peut empêcher les autorités centrafricaines de doter les forces nationales en armes.
La République Centrafricaine n’est pas encore sortie de l’auberge de la crise qui l’a profondément fragilisée. Le gouvernement, issu des élections se voit empêcher de redéployer les forces de défense et de sécurité sur les théâtres des opérations pour faire face aux défis sécuritaires dans le pays. L’embargo qui pèse sur les armes justifie le fait que le gouvernement ne puisse pas réarmer les forces régulières qui sont totalement dépourvues des moyens de leur mission.
A plusieurs reprises, les autorités centrafricaines en plaidé pour la levée de l’embargo leur permettant d’outiller les forces nationales notamment les FACA qui subissent des séances de recyclage militaire à travers la mission européenne de formation EUTEM. Pour les responsables de la Mission onusienne en Centrafrique, l’embargo qui a été imposé par le Conseil de Sécurité n’est pas un engrenage à l’inopérationnalisation des Forces armées Centrafricaines.
«L’embargo n’empêche pas la RCA de se procurer des armes. Il y a des clauses d’accords qui peuvent alléger la situation », a indiqué Uwolowulakana Ikavi-Gbétanou, porte-parole par intérim de la Minusca lors d’un entretien avec notre Rédaction.
Selon la porte-parole par intérim, les autorités centrafricaines sont bien informées de la situation. Ce qui veut dire que le gouvernement centrafricain a l’habilité d’étudier avec le Conseil de Sécurité de l’ONU les clauses d’accords de l’embargo en vue de procurer des armes permettant ainsi d’équiper les forces nationales. Il suffit, d’après Mme Ikavi-Gbétanou, de définir clairement la procédure de ravitaillement des outils militaires que le gouvernement centrafricain veut commander en provenance d’un autre Etat.
Le Centrafricain lambda ne comprend pas encore les raisons du maintien de l’embargo empêchant l’opérationnalisation des forces nationales, car les autorités légitimes doivent s’appuyer sur les forces nationales pour conduire la destinée du pays à bon port. Des civils sont massacrés au quotidien en présence des casques bleus de la Minusca pourtant en charge de la sécurité du pays.
En 2013 aussitôt après la prise de pouvoir par l’ex coalition rebelle de la Seleka, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies a pris la décision de mettre un embargo sur les armes à destination de la République Centrafricaine afin de limiter la circulation des armes. Cet embargo devient aujourd’hui un véritable handicap à l’opérationnalisation des forces gouvernementales.
En dépit de cet embargo, les groupes armés au contraire ne cessent de se ravitailler en armes au su et au vu de la Minusaca.
Par ailleurs, le processus de DDRR qui devrait susciter l’espoir d’un retour à la paix définitive dans le pays tarde à se mettre en œuvre.
L’auteur de l’article :
Eric NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance dans plusieurs agences presses internationales, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’information www.ndjonisango.net. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325.