Ndjoni-Sango (Bangui 21/08/16) :
Par Eric NGABA
Suite à la crise politico-militaire en République Centrafricaine, le pays a été suspendu en mai 2013 du Processus de Kimberley. D’où le rapport de l’ONG américaine Amnesty International qui parlait du diamant de Sang ayant alimenté le conflit entre les communautés. Mais aujourd’hui avec le retour à l’ordre constitutionnel, les différentes communautés centrafricaines à travers les grandes actions du gouvernement issu des urnes s’engagent à faire du diamant, un produit développement et de la cohésion sociale.
Le conflit polico-militaire qui a éclaté en République Centrafricaine fin 2012 a considérablement détruit le tissu économique du pays. Les groupes qui avaient le contrôle du territoire national se sont accaparés de l’exploitation de diamants bruts dans les zones minières de manière frauduleuse. Au cœur des conflits armés et de trafics, la production de diamant centrafricain s’est effondrée. Aussitôt après la prise du pouvoir par la coalition rebelle de la Seleka le 24 mars 2013, le Processus de Kimberley a pris la décision en mai 2013, de suspendre temporairement la République Centrafricaine de l’exportation de ses ressources minières vers le marché mondial.
La mission dite de visite de terrain effectuée du 5 au 8 août 2016 dans les zones minières Sud-Ouest de Centrafrique par une délégation des experts du Monitoring Team du Processus de Kimberley, conjointement avec les cadres du ministère centrafricain des Mines, de l’énergie et de l’hydraulique a permis de toucher du doigt les réalités de la cohésion sociale et d’évaluer le climat de paix qui règnent entre les différentes communautés. Ces communautés, Chrétiennes et Musulmanes, Athées ou animistes, cherchent toujours à consolider la paix et la cohésion sociale qui existent entre les populations à l’intérieure de la République centrafricaine.
Cette réalité de la cohésion sociale est palpable dans la ville de Nola, de Boda, de Gadzi, et de Carnot où les différentes communautés cohabitent ensemble pour mener leurs activités. C’est le cas particulier de la sous-préfecture de Carnot où les déplacés internes de la communauté musulmane dans l’enceinte de l’Eglise catholique de la ville sans être inquiétés.
« C’est depuis 2014 au moment de la crise que j’ai quitté ma maison pour trouver refuge à l’Eglise catholique de Carnot. Et j’ai quitté ce site de l’église il y a 6 mois déjà pour regagner ma maison où je me trouve. Depuis, je circule librement sans être inquiété », nous a témoigné Ali Babolo, un Opérateur économique de la communauté musulmane de la région de Carnot, à l’ouest de Centrafrique.
Dans les Sous-préfecture de Carnot, de Gadzi, de Boda et de Nola où la délégation a échangé avec les différentes communautés locales, les notables, les autorités administratives, les artisans miniers et les collecteurs des diamants, tout le monde n’aspire qu’à la paix qu’il y ait la relance des activités économiques dans les villes citées ci-haut. Pour ce faire, les populations n’attendent qu’une seule chose, la levée de sanction sur le diamant dans leurs zones.
A Carnot, Gadzi, Boda et à Nola, l’exploitation des diamants bruts demeure l’unique activité économique de la population. Et c’est ce qui favorise la cohésion sociale entre les communautés dans ces régions, d’où la nécessité de la levée de sanction sur le diamant centrafricain désormais diamant de développement et de la cohésion sociale entre les communautés centrafricaines.
« Nous ne vivons que des activités minières dans notre région, c’est ce qui favorise la cohésion sociale entre toutes les communautés, que tu sois Musulman ou Chrétien. Car le Collecteur a besoin de l’Artisan minier et vis-versa tout comme les bailleurs. Depuis la suspension de notre zone par le PK, nous souffrons amèrement. Nous souhaitons que les membres du processus de Kimberley puissent lever cette sanction pour que la population puisse aller de l’avant à travers les activités minières qui demeurent ses principales activités », a témoigné Oumarou Sanda, président de la communauté islamique de Nola.
Pour mettre en œuvre le Système de Certification du Processus de Kimberley (SCKP) le ministère des mines est à pied d’œuvre afin de faciliter cette levée de sanction sur le diamant centrafricain à travers des mécanismes de lutte contre le diamant de conflit appelé diamant de sang par l’ONG américaine Amnesty International.
« Je peux affirmer qu’aujourd’hui, le diamant centrafricain est un diamant de développement et de la cohésion sociale. Car dans le domaine minier, nous avons constaté que c’est une cohésion qui marche avec l’économie. Parce que X a besoin de Y. X finance, Y reçoit et exploite, c’est ce qui fait que la cohésion marche avec l’exploitation de diamant en République Centrafricaine », a affirmé le Directeur Général des Mines et Géologie Sylvain Marius N’Gbatouka qui a informé que le seul souhait des communautés est que les bureaux d’achat reviennent pour financer le secteur afin de relancer l’économie dans leurs localités.
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