Par Erick NGABA
Bangui 25 avril 2020—(Ndjoni Sango) : A travers la résolution 2127, le Conseil de Sécurité de l’ONU vient de renouveler et réactualiser la liste des sanctions sur plusieurs personnalités centrafricaines. Ces sanctions visent notamment l’ancien président François Bozizé, le chef rebelle du FPRC Noureddine Adam, et le leader rebelle du FDPC, Abdoulaye Miskine, pour leur implication dans la crise en République centrafricaine.
L’épée de Damoclès continue de tomber sur la tête des acteurs de la crise en Centrafrique. Il s’agit bel et bien de François Bozizé, Noureddine Adam, et Abdoulaye Miskine, soupçonnés d’être des instigateurs de la déstabilisation du pays.
L’ancien Chef de l’Etat centrafricain, président fondateur du parti KNK, François Bozizé demeure sous le coup des sanctions du Conseil de Sécurité. Pareillement aux leaders des groupes armés, l’ancien président Bozizé est accusé par le Comité des sanctions du Conseil de Sécurité d’avoir contribué à la crise en République centrafricaine.
En exil pendant 6 ans en Ouganda, l’ancien Chef d’Etat vient de regagner subtilement son pays d’origine, à la surprise générale du peuple centrafricain. Émis par le ministre des affaires étrangères à Djouba, au Soudan du Sud, expirant le 11 juin 2017, l’homme du 15 mars 2003, utilisait un passeport diplomatique au nom de Samuel Peter Mudde.
Quel sera en définitive, la position de l’ONU qui revient sur les sanctions que le peuple a, un moment donné, oubliées de sa mémoire. Attendons de voir ce que dira la justice par rapport au peuple qui a été longtemps un jouet pour un dictateur François Bozizé qui pense encore revenir une fois de plus au pouvoir de l’Etat. Car, les élections s’approchent. Bozizé sera-t-il validé par les organes en charge des élections, vues les dossiers qui pèsent sur lui ?
Quant à un autre baroudeur de tout bord, Nourredine Adam, leader du Front Patriotique pour la Renaissance de Centrafrique (FPRC), le Conseil de Sécurité n’a cessé de le cibler. Il est à cheval entre la RCA, le Soudan du Sud et le Tchad. Il utilise à la fois les passeports de ces pays pour circuler librement.
Sous le régime sanguinaire de Michel Djotodia, Nourredine fut Directeur général du Comité extraordinaire de défense des acquis démocratiques (CEDAD) et Ministre de la sécurité publique, poste qui lui a permis de perpétrer des crimes entre 2013 et 2014, fin du règne de la coalition Seleka. Il jouit encore des privilèges de l’accord de paix du 6 février 2019 dont il est signataire.
Abdoulaye Miskine, en cavale depuis 2019, le leader du FDPC figure désormais sur la liste des personnes sous de l’ONU. Signataire de la l’accord de paix du 6 février 2019, il reste une menace pour la paix, la stabilité et la sécurité de la République centrafricaine, d’après le rapport du comité de sanction.
Figurant aussi sur cette liste des sanctions, Abdoulaye Hissene, ancien leader de l’ex Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), ancien ministre et aujourd’hui l’un des leaders du FPRC. Il utilise à la fois, les pièces d’identité de la République centrafricaine et du Tchad pour ses entreprises de guerre.
Il a été sous sanction de l’ONU depuis 2013. Abdoulaye Hissene a également dirigé des groupes des milices armées au PK5 dans le 3e arrondissement de Bangui, avant de s’installer à Ndelé. Il bénéfice encore des privilèges de l’accord de paix signé entre les groupes armés et le gouvernement.
Toutes ces cibles du Conseil de Sécurité de l’ONU, ne peuvent pas circuler à travers le monde. Car, les noms cités sont recherchés par l’Interpol.