EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 2 juillet 2020—(Ndjoni Sango): C’est depuis presque 7 ans que l’on voit les « Experts » Français travailler dans les ministères stratégiques de la République centrafricaine. Cela ne cesse de susciter l’attention des citoyens qui se demandent si l’on est encore à une époque de la colonisation.
La politique coloniale de la France n’a pas encore pris fin. Elle se perpétue à travers le néo-colonialisme français ou encore la Françafrique. L’histoire remonte à l’époque de la transition en 2014 en République centrafricaine où le pays a été détruit pas la coalition rebelle de la Seleka ayant reçu à prendre le pouvoir sous la bénédiction de la France.
La France a déployé soi-disant des experts dans les administrations publiques, précisément dans les ministères clés de la République centrafricaine. Ils sont là aux ministères de l’économie, des finances, des affaires étrangères, de la sécurité publique, de l’administration du territoire, et aussi à la Présidence de la République.
Ces cadres français présentés comme des experts, jouent le rôle des experts conseillers spéciaux aux côtés des chefs des départements précités.
La question que se pose le Centrafricain est de savoir si l’on est encore à cette époque coloniale ou c’est la néocolonisation. Est-ce qu’ils sont payés par le trésor public centrafricain ? Difficile de le savoir.
De nos jours, si nos administrations doivent continuer à fonctionner en se basant sur ces experts qui peuvent toutefois fuiter les documents confidentiels de la République centrafricaine. S’il manque aussi à la République centrafricaine les experts dans les domaines où exercent ces experts « mercenaires » français dans nos administrations.
Qui sait si l’aide de la France et de certaines institutions internationales tel que le FMI envers le gouvernement centrafricain est conditionnée par la présence de ces experts français dans nos administrations. Seul le gouvernement en sait davantage. Mais tel que nous le constatons, les Centrafricains ne cessent de se poser des questions sur cette présence dans nos administrations.
Pour combien de temps, vont-ils continuer à travailler dans ces administrations ? Leur présence y est-elle nécessaire pour la République centrafricaine après prêt de 70 ans d’indépendance ?