EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 27 juillet 2020—(Ndjoni Sango): Si l’ancien président François Bozizé Yangouvonda oublie facilement l’histoire, vu son âge avancé, les archives sont encore disponibles pour lui faire rappeler ses errements ayant conduit à la décente en enfer de la République centrafricaine. L’homme qui a sacrifié son peuple aux envahisseurs en 2013, compte revenir au pouvoir à travers la présidentielle du 27 décembre 2020.
La conclusion du 2ème congrès ordinaire du parti travailliste KNK, a permis de porter le choix sur l’homme de coup d’Etat sanglant de mars 2003. Il a été ainsi investi candidat à la présidentielle du décembre 2020, à l’issu de ce congrès tenu du 24 au 25 juillet 2020 à Bangui.
L’homme de coup d’état du 15 mars 2003 a vite oublié ce qu’il a fait subir au peuple centrafricain. Le Général d’armée François Bozizé Yangouvonda a fui le pouvoir devant le civil Michel Djotodia avec sa cohorte des mercenaires, abandonnant ainsi le peuple centrafricain aux sanguinaires dont il s’est servi en 2003 pour renverser le pouvoir démocratique du feu Ange Félix Patassé.
Aujourd’hui, le peuple centrafricain continue à subir les conséquences de la gestion macabre du pouvoir de Bozizé qui a dirigé le pays de 2003 à 2012 à la faveur d’un coup d’Etat et des élections contestées.
En tout cas, ce peuple qui a été longtemps matraqué, n’est pas dupe pour se laisser faire cette fois-ci. Car, les mauvais souvenirs, les cicatrices sont encore là dans les esprits.
Pourquoi Bozizé ne jure-t-il que sur le pouvoir en dépit de son âge? Quelle est réellement son intention de reprendre aujourd’hui le pouvoir qu’il avait et l’a abandonné?
En tout cas, le Général d’armée n’a jamais digéré son éviction au pouvoir en mars 2013 par l’ex-coalition rebelle de la Seleka. Certainement, François Bozizé ne pardonnera jamais à tous ceux qui ont précipité son départ à la tête de la RCA. Arrivé au pouvoir (mais par quels moyens), Bozizé se vengerait de tout ce qu’on lui a fait subir de son départ et de ses 10 années d’exil.
Les leaders de l’opposition durant son règne, les leaders des groupes armés issus de l’ex Seleka, des hommes d’affaire et certains dirigeants des pays voisins ayant contribué à son départ, sont dans son viseur.
Rancunier de nature, l’homme veut se venger. C’est pourquoi, il veut coût que coût revenir au pouvoir, malgré les avantages dont il devrait bénéficier à travers son statut de l’ancien président de la République.
Bozizé veut revenir au pouvoir mais reste à savoir si sa candidature sera validée par les instances en charge d’organiser les élections en République centrafricaine. De toute manière, le peuple centrafricain ne pardonnera pas à Bozizé la haute trahison en 2013.
S’il oublie tout,on verra la confirmation de sa candidature. Pourquoi ne pas laisser aux autres?
Malheureusement.