RCA : des entités de la société civile contrecarrent l’appel à manifestation du GTSC

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Centrafrique-Didatien-Kossimatchi
Didatien Kossimatchien conférence de presse @photo Marly Pala

Par Marly PALA

Bangui 6 août 2020— (Ndjoni Sango) : Après l’appel à la manifestation nationale, lancé par le Groupe de Travail de la Société Civile pour mobiliser la population centrafricaine à observer une journée de ville morte le mercredi 5 août, plusieurs  autres organisations de la société civile comme la Coalition Centrafrique Libre ou encore Talitha Koum Centrafrique ont réagi, condamnant d’une part, cet appel et d’autre part, qualifiant d’agitations à des faits manipulateurs.

A l’approche des élections groupées de fin d’année en République Centrafricaine, des langues se délient dans tous les sens, en ce qui concerne le climat politique et sécuritaire dans le pays.

Pour preuve, après la rencontre du leader de l’UPC, Ali Darassa avec le Premier Ministre Firmin Ngrebada à Bangui sur la question de sa relocalisation à Bambari, le GTSC n’a pas admis cette rencontre à huis-clos et a lancé un appel à la manifestation en ces termes :

« Fort de cette assertion et devant cette volonté affichée d’asservir notre pays, le GTSC lance un appel patriotique à tous les fils et toutes les filles du pays de se mobiliser comme un seul peuple, une seule nation en observant le mercredi  5 août, une journée de ville morte sur toute l’étendue du territoire national pour exiger la démission du Premier Ministre et le départ sans conditions des ambassadeurs de la CEEAC, de l’Union Africaine et de la représentante spéciale adjointe de la MINUSCA dans le pays. Et l’abrogation des décrets portant nomination des responsables des groupes armés aux fonctions politiques, administratives et militaires dans notre pays », a demandé Gervais Lakosso, coordonnateur du GTSC.

Ce qui a été balayé du revers de la main par la Coalition Centrafrique Libre qui rappelle que l’heure est au développement de l’économie après la crise sanitaire et non à la paralysie des activités.

« Si on prétend être de la société civile et soucieux de l’intérêt supérieur du peuple, on doit se mobiliser contre la MINUSCA et la Communauté Internationale qui veulent qu’Ali Darassa soit relocalisé à Bambari. Mais alors pourquoi demander une ville morte pour paralyser les activités économiques du pays alors que le gouvernement exige le désarmement d’Ali Darassa et sa troupe ? Si Gervais Lakosso était vraiment un patriote, on devrait s’unir en tant qu’organisation de la société civile pour trouver une solution à ces maux. Car les hautes autorités sont entrain de tout mettre en œuvre pour ramener la paix définitive sur toute l’étendue du territoire centrafricain. Et donc nous de la société civile, nous devons accompagner ce processus afin d’éviter une crise, car nous sommes à la veille des élections », a clamé Mac-Laurin Dackou, porte-parole de la Coalition Centrafrique Libre.

Pour Blaise Didacien Kossimatchi, coordonnateur du Réseau National de Talitha Koum Centrafrique, cet appel à la manifestation, lancé par le GTSC n’est qu’une pure manipulation politique orchestrée par la Coalition de l’Opposition Démocratique (COD 20-20) :

« Ce processus de rencontre avec les leaders des groupes armés visent à ramener la paix dans le pays afin de mieux organiser les élections. Et cela a commencé avec Abdoulaye Hissène du FPRC, Mahamat Alkatim du MPC, Abass Sidiki des 3R pour arriver à Ali Darassa. Le seul objectif est de les pousser à adhérer au processus de DDRR et tout le monde a vu. Si on cherche aujourd’hui à relocaliser Ali Darassa dans la ville de Bambari, c’est pour libérer Bambouti afin de permettre aux agents recenseurs de travailler. Et je crois que c’est une stratégie du gouvernement pour mieux le surveiller, car il a aussi des éléments qui sont incontrôlés. Et c’est une stratégie militaire. Je ne comprends pas pourquoi Gervais Lakosso, manipulé par l’opposition, s’insurge pour demander une journée de ville morte alors qu’il en avait organisé une la fois dernière à laquelle il y avait eu mort d’homme. Je pense que la justice est aux trousses de la plupart de ces opposants, c’est pourquoi ils sont en train de manipuler le GTSC afin de semer le désordre dans le but de provoquer une transition dans le pays, car ils ne sont pas prêts à aller aux élections. Ce qui ne sera en aucun cas fait », a-t-il déclaré.

Ces différentes interventions tant contradictoires, interviennent au moment où le pays s’apprête à organiser les élections groupées de fin d’année. Scrutin auquel, le climat sécuritaire reste encore incertain sur certaines parties de la République Centrafricaine.

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