Eric Danboy Bagale, un ancien responsable de la garde présidentielle centrafricaine de François Bozizé et chef de milice anti-balaka, a été mis en examen et écroué vendredi soir à Paris, notamment pour actes de tortures et complicité de crimes de guerre et contre l’humanité.
Son arrestation a eu lieu mardi dans la région de Besançon, dans l’est de la France. Eric Danboy Bagale a ensuite été mis en examen et écroué vendredi 18 septembre à Paris.
L’ancien responsable de la garde présidentielle centrafricaine de François Bozizé et chef de milice anti-balaka, est notamment accusé d’actes de torture et complicité, complicité de crimes contre l’humanité, complicité de crimes de guerre et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ou d’un délit de guerre.
Les milices anti-balaka affrontaient les groupes armés de la Séléka. Les Nations Unies ont accusé les deux coalitions de crimes de guerre après les massacres qui ont plongé le pays dans la guerre civile.
« Eric Danboy était surtout un proche dans les services de sécurité de l’ex-président Bozizé. Et il a fui avec l’entourage de Bozizé lors du putsch de 2013 et il avait disparu un peu des radars depuis cette époque. On estime qu’il a probablement collaboré avec le mouvement anti-balaka qui avait attaqué Bangui en décembre 2013 », précise Thierry Vircoulon, coordinateur de l’Observatoire pour l’Afrique Centrale et Australe à l’Institut français des Relations internationales (Ifri).
Il lui est notamment reproché des actes commis entre 2007 et 2014 et était recherché dans le cadre d’une enquête ouverte en mai 2017 et désormais confiée à des juges d’instructions spécialisés du tribunal de Paris. Il s’agit de la première mise en examen dans une procédure diligentée par le PNAT (Parquet national antiterroriste) concernant des faits commis en République centrafricaine.
Arrivé en 2014 en France
Cet ancien de la garde présidentielle est arrivé en France en 2014 selon le Parquet national antiterroriste. Il a fui la Centrafrique avec les autres proches du président François Bozizé qui venait d’être chassé par un coup d’État.
À l’époque, la France et Monaco avaient gelé les avoirs d’Eric Danboy Bagale et de Jean-Francis Bozizé, le fils de l’ancien président, les accusant d’oeuvrer « à la déstabilisation de la République centrafricaine » et de tenter « de commettre un acte de terrorisme ».
Ces dernières semaines, trois présumés responsables anti-balaka ont été arrêtés, dont deux en France « ce qui montre que beaucoup de membres de l’entourage de Bozizé circulent peut-être encore sur le territoire français », rajoute le chercheur Thierry Vircoulon.