EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 7 octobre 2020—(Ndjoni Sango) : L’opération militaire lancée par la Mission onusienne en Centrafrique (MINUSCA) avec les forces armées centrafricaines, semble être étouffée dans l’œuf. Cela ressemble à une théorie pour faire dormir les Centrafricains débout.
Lancée avec tambour battant, l’opération dénommée « Ala Londo », en langue centrafricaine, et « Dégagez » littéralement, ne va finalement pas stabiliser la région nord-ouest de la République centrafricaine. Même si elle a permis de réduire les menaces des groupes armés, elle n’a jusque-là donné un résultat probant.
Certes, l’opération a tenté de fragiliser les dispositifs du mouvement 3R, un groupe armé signataire de l’accord de paix du 6 février. Mais cela n’est pas à la hauteur des attentes. Car, elle n’accouche que de souri et porte malheur à la population de la localité. Si bien que les civils ont subi les conséquences de cette opération.
Sur les ondes, les cadres de la Minusca déclarent avoir mis en débandade les éléments du mouvement Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R) qui serait fragilisé. Or, l’opération a créé un climat d’insécurité dans la région empêchant ainsi le processus électoral dans cette partie du pays.
Prise en otages des agents de sécurité intérieure, incendie des camions et marchandises ayant couté à l’économie, assassinat des civils, entre autres sont les résultats malheureux qu’a apporté l’opération « Ala Londo » dont le but est de traquer le mouvement 3R.
Qui aura cru désormais à une opération militaire coordonnée par la mission onusienne en Centrafrique ?
Dans un passé récent, la Minusca a toujours prouvé qu’elle n’est pas en mesure de réussir une opération contre les groupes armés en Centrafrique où elle prétend apporter la stabilité. Au PK5 dans le 3ème arrondissement de Bangui, célèbre quartier de la capitale centrafricaine, une opération similaire dénommée « Soukoula » a été lancée en 2018 par la Minusca pour traquer les leaders des bandits armés a été fruit d’un échec notoire.
Aujourd’hui, l’opération « Ala Londo », illustre bien les limites des casques bleus onusiens en République centrafricaine. Il semble que l’opération aurait déjà pris fin. Car, les facilitateurs et garants de l’accord de paix, les membres du gouvernement et les députés auraient trouvé un terrain d’entente avec le mouvement 3R afin de permettre aux opérations d’enrôlement des électeurs puissent se poursuivre dans la région. C’est une bonne chose, certes.
Si le dialogue était indispensable au retour de la stabilité dans la région nord-ouest de la RCA, l’opération« Ala Londo », lancée contre le mouvement 3R n’était pas nécessaire. Peut-être l’opération avait un autre but inavoué.