EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 14 Octobre 2020—(Ndjoni Sango) : L’affaire de la carte nationale d’identité de la République centrafricaine dont le montant a été revu en hausse suscitant la colère de la population, ne cesse de couler l’ancre et la salive. Cette affaire qui fait l’objet d’une vague d’indignation des activistes de la société civile, nécessite un arbitrage du président de la République Faustin Archange Touadera qui doit trancher afin de rassurer la population.
La colère de la rue a prouvé au gouvernement que la population ne peut pas continuer à payer la carte nationale d’identité au prix de 6750 Franc CFA fixé par le ministre de la sécurité publique, Henri Wanzet Linguissara, et la société Al Madina. Or, la loi des finances a fixé le montant de production de la carte à 4500 Franc CFA.
Entre temps, le parlement centrafricain a demandé au gouvernement de revoir le prix de la production jugé exorbitant et contraire à la loi des finances. Le tribunal administratif a aussi jugé irrecevable le décret du ministère de la sécurité publique fixant le montant de la carte à 6750 Francs CFA au lieu de 4500 FCFA.
En dépit de tout, l’entreprise Al Madina persiste en faisant payer aux Centrafricains le montant de 6750 FCFA pour la production de cette pièce administrative. Cela a suscité l’indignation des activistes centrafricains contre ce marché entre Al Madina et le ministère de la sécurité publique dont la population en fait le frais.
Des dénonciations sur les réseaux sociaux contre Al Madina, société de production de la carte, et un sit-in a été organisé hier mardi ayant conduit à l’arrestation des trois membres du mouvement 4500 ayant organisé une marche de protestation empêchée par la police.
Il est une nécessité impérieuse pour le président de la République de trancher cette affaire qui risquerait de dégénérer. Car, des récupérations politiques tentent de prendre en main cette affaire, tout juste à l’approche des élections présidentielle et législatives prévues le 27 décembre 2020.
Etant donné qu’on pointe du doigt accusateur le régime du président Touadera, celui-ci doit tout mettre en œuvre pour soigner son image en écoutant les plaintes de son peuple relatives à cette affaire.
Le président de la République ne doit pas laisser une occasion à ses adversaires politiques de politiser cette affaire d’où la nécessité de trancher en faveur de la population qui vit encore sous le seuil de la pauvreté.