Bangui 9 novembre 2020—(Ndjoni Sango):L’ancien Chef de l’Etat de transition de 2013 en Centrafrique, Michel Djotodia a déclaré hier à l’hôtel Ledger de Bangui qu’il ne sera pas candidat aux élections prévues le 27 décembre du fait des critères d’éligibilité. Il a ainsi conseillé l’ancien président de la République, François Bozizé, de faire autant pour privilégier la paix.
De retour à Bangui après avoir effectué une tournée au nord-est de la République centrafricaine pour convaincre les groupes armés à renoncer définitivement aux armes, Michel Djotodia se prononce sur les élections du 27 décembre.
Il a ainsi fait savoir que les membres de sa communauté ont sollicité sa candidature à la présidentielle et aux législatives pour ces élections. Mais faute de critère d’éligibilité, notamment le séjour d’un an sur le territoire national avant le dépôt du dossier de candidature, il ne pourra pas prétendre être candidat.
De manière indirecte, l’ancien patron de la coalition rebelle de l’ex Seleka recommande aussi au président fondateur du parti KNK de renoncer à sa candidature. Car, on estime que celui-ci serait aussi frappé par l’un des critères dont le séjour d’un an sur le territoire national.
« Par respect à notre constitution et à nos textes législatifs, j’ai décidé de ne pas me porter candidat aux élections présidentielle et législatives du 27 décembre 2020, puisque je ne remplit pas toutes les conditions d’éligibilité, entre autres celle lié au séjour sinon à la résidence sur le territoire national au moins un an avant le dépôt de candidature » s’est-il justifié avant de souhaiter bon vent aux candidats qui seront retenus par la Cour constitutionnelle pour ces élections.
Cependant, Michel Djotodia, en sa qualité d’ambassadeur de la paix, appelle ceux qui sont aussi dans cette situation d’inégalité à renoncer à leurs candidatures afin de préserver la paix.
« Ceux de mes compatriotes qui seront dans le même cas que moi, je demande au tout puissance seigneur de nous accorder la patience et la clairvoyance nécessaire pour attendre les prochaines élections. J’invite la classe politique et tout le peuple centrafricain à un sursaut patriotique pour sauver la démocratie et préserver la paix chez nous », a-t-il invité.
Michel Djotodia a estimé qu’en bon démocratie, l’on a l’obligation de respecter les textes juridiques. Car, la République centrafricaine, a-t-il souligné, a trop souffert et qu’il ne faudra pas admettre au peuple centrafricain des souffrances supplémentaires.
« De toute façon, le peuple centrafricain ne se laissera pas se faire. Et je m’engage à être avec le peuple pour préserver la stabilité et la paix dans notre pays », a-t-il martelé.
Michel Djotodia a pris le pouvoir en mars 2013 à la faveur d’un coup d’Etat contre le régime de François Bozizé avant de démissionner 10 mois plus tard sous la pression de la France et des Chefs d’Etats de l’Afrique centrale.
En exil au Benin, il a été consacré ambassadeur pour la paix universelle le 27 décembre 2019 au Niger par la Fondation pour la paix universelle. Six ans après son exil il a décidé de rentrer au pays pour apporter sa contribution aux efforts de la paix à travers l’accord de paix du 6 février 2019 signé entre le gouvernement centrafricain et les 14 groupes armés.