Par Cyrille YAPENDE
Bangui 18 novembre 2020—(Ndjoni Sango) : Les scrutins du 27 décembre 2020 s’approchent à grand pas et les états major des formations politiques se mettent déjà en ordre de bataille. Il ne passe pas un jour sans que certains candidats aux élections présidentielles et législatives utilisent des stratégies pour gagner la confiance de la population. Au lieu de brandir leurs projets de société, d’aucuns préfèrent utiliser, à ne pas en douter, les billets banque pour attirer le peuple à leur cause. Mais pourquoi ?
A 36 jours du 1er tour des élections couplées en République centrafricaine, la course au fauteuil présidentiel s’accélère dans le pays avec la distribution des billets de banque qui s’intensifient. L’actuel locataire du palais de la Renaissance et l’ancien chef d’Etat, revenu à peine d’exil, sont les deux personnalités politiques qui brillent dans cette telle pratique.
Ce phénomène brûle les lèvres dans le pays. De nombreux observateurs politiques que nous avons rencontrésne cachent pas leur indignation : « La campagne électorale n’est pas lancée par l’ANE pour que les candidats puissent s’y lancer précocement. Au lieu de respecter les règles de jeu édictées par le code électoral, certains candidats violent ces sacro-principes et le pire est avec la distribution des billets de banque pour espérer de laisser des traces dans les cœurs des électeurs », ont-t-ils déploré sous couvert de l’anonymat.
Ceci est du goût des vendeurs qui sont au bord de la route qui apprécient par contre cette pratique et comptent voter en fonction : « Il est temps de manger l’argent des politiciens et ceux ou celles qui me donnent beaucoup d’argent auraient automatiquement ma voix lors des scrutins du 27 décembre 2020 », a lâché Fernand qui a balayé d’un revers de main, la réaction accablante de son ami de côté qui tente de le conseiller suite à ces propos.
Cette pratique n’est pas passée inaperçue puisque de nombreux candidats à la présidentielle voire aux législatives, sont aussi allés dans le sens pour espérer gagner les esprits et cœurs des votants. A l’allure où vont les choses, l’argent va parler plus, lors de la campagne électorale que les projets de société sur lesquels les électeurs devraient se pencher pour élire le président et les élus du peuple.
Le mode de fonctionnement de la campagne des candidats à la présidentielle et aux législatives à des conséquences douloureuses sur les passants.
Cette pratique est aimée par les Centrafricains et c’est pour cela que les leaders l’utilisent considérablement. Cette attitude déplorée empêcherait certainement le pays à connaître des élections dont les candidats adoptent des attitudes responsables.