EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 30 novembre 2020—(Ndjoni Sango) : Le vendredi 27 novembre 2020, un mois avant les la tenue du scrutin, la Cour constitutionnelle a délibéré la liste officielle des candidats aux élections législatives prévues le 27 décembre prochain. En rejetant les dossiers de certains candidats pour des motifs liés, pour la plupart, aux affaires judiciaires, et à la rébellion, la Cour veut éviter à la République centrafricaine le gangstérisme politique.
« La loi est dure. Mais, la loi c’est loi », dit-on. La Cour constitutionnelle dans sa décision du 27 novembre passé relative aux candidatures aux élections législatives couplées avec le présidentielle, n’a fait que dire le droit. C’était un tremblement de terre qui a secoué l’environnement politique en République centrafricaine le jour de cette décision.
Ils sont 78 candidats aux législatives du 27 décembre prochain dont les dossiers sont rejetés par la Cour constitutionnelle. Incitation à la haine, association des malfaiteurs et rébellion, affaire pendante à la justice, et non déclaration de patrimoine, ce sont entre autres les motifs ayant justifié l’invalidation de leurs dossiers par la cour.
En tout cas, c’est un signal fort que donne la Cour constitutionnelle, un message envoyé tout droit à tous les répis de justice qui pensent trouver une échappatoire pour se mettre à l’abri de poursuite judiciaire. Car, la République centrafricaine doit être dirigée par des gens intègres devant la loi.
C’est ce que devait faire à l’époque la Cour constitutionnelle de transition qui a finalement laisser passer aux élections de 2015-2016, des gens qui trainent derrière eux des casseroles. Elle a laissé des criminels en col blanc investir le parlement centrafricain qui a aujourd’hui perdu son image avec les histoires des scandales financiers.
Aujourd’hui, la Cour constitutionnelle dirigée par Madame Darlan est en train de toiletter afin de faire respecter les valeurs de la République, notamment la constitution du 30 mars 2016. C’est une manière pour la cour de lutter contre tout genre de l’impunité à tous les niveaux.
C’est déjà fait pour les candidats aux législatives, demain sera le tour des candidats à la présidentielle. A l’allure où vont les choses, certains des candidats à la présidentielle sont aujourd’hui inquiets, inquiets de voir leurs candidatures aussi invalidées par la Cour constitutionnelle. Car, certains sont aussi dans le même cas de figure que les candidats aux législatives dont les dossiers sont invalidés.
Le 3 décembre 2020, sera le jour du jugement. Et on se pose la question de savoir : lesquels des 22 candidats à la présidentielle du 27 décembre prochain seront invalidés par la Cour constitutionnelle ?