Par Erick NGABA
Bangui 2 décembre 2020—(Ndjoni Sango) : La Banque mondiale recommande à la République centrafricaine de diversifier son économie afin de renforcer la résilience et favoriser la croissance. Car, selon la nouvelle édition des cahiers économiques de la République centrafricaine (RCA) publiée le 2 novembre 2020, par la Banque mondiale, la pandémie de COVID-19 devrait faire reculer la croissance économique en 2020, dans une fourchette comprise entre 0 et -1,2 %, après cinq années de forte croissante (4,1 % en moyenne).
En 2019, bien que la croissance ait légèrement baissé à 3,1 %, elle restait plus élevée que celle des pays voisins de la CEMAC également en situation de fragilité, conflit et violence. Intitulé « La République centrafricaine à l’heure de la COVID-19 : Diversifier l’économie pour renforcer la résilience et favoriser la croissance », le rapport de la Banque mondiale note que le ralentissement de la conjoncture mondiale n’a pas épargné la RCA. Le pays fait face à l’effondrement de la production de ses principaux produits d’exportation comme le café et le coton. La crise sanitaire a affaibli les finances publiques et accru le déficit de la balance des paiements, selon le rapport.
D’après ce même rapport, les effets de la pandémie pourraient annuler des années de progrès en matière de développement humain, risquant de faire basculer 140 000 personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté, qui touchait déjà 71 % de la population en 2019.
« La croissance devrait toutefois repartir à la hausse à mesure que la pandémie sera endiguée avec une moyenne de 3,9 % entre 2021 et 2023, un niveau néanmoins inférieur aux prévisions antérieures à la pandémie », indique le communiqué de la Banque mondiale.
« Bien que le contexte sécuritaire se soit amélioré depuis l’accord de paix de février 2019, les difficultés structurelles préexistantes de l’économie centrafricaine ont exacerbé l’impact de la pandémie », explique Wilfried A. Kouamé, économiste à la Banque mondiale et auteur principal du rapport.
« La faible diversification de l’économie la rend vulnérable aux chocs et limite sa participation aux chaînes de valeur mondiales, tandis que la forte dépendance à l’aide internationale limite ses marges de manœuvres budgétaires», a-t-il ajouté.
En perspectives économiques, le rapport fait des recommandations à la République centrafricaine afin de tirer d’affaire.
Le rapport formule donc quelques recommandations pour accélérer la reprise économique et accroître la croissance potentielle du pays. il s’agit notamment de diversifier l’économie en tirant parti des opportunités d’exportation existantes ; s’attaquer aux principaux problèmes transversaux en mettant fin aux violences, en renforçant les institutions, en assurant le respect de la loi et en investissant dans le développement durable ; renforcer le commerce sous régional.
C’est un choix et à la fois une obligation pour le gouvernement centrafricain pour permettre à la RCA de sortir de cette situation. Comme l’a souligné Han Fraeters, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la RCA : « La Centrafrique a un choix important à faire ».
Et d’ajouter« Elle peut construire une économie forte, diversifiée et résiliente à condition que toutes les parties prenantes du pays s’engagent en faveur d’élections nationales et locales pacifiques et à mettre en œuvre l’accord de paix. Sans paix et la perspective d’une stabilité de long terme, le pays ne pourra pas atteindre son fort potentiel économique »
Dès l’apparition du premier cas la maladie à coronavirus en RCA, le gouvernement a pris des mesures préventives pour éviter le pire. Ces mesures ont permis aujourd’hui de faire face à la propagation de la pandémie dans le pays.