EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 1er février 2021—(Ndjoni Sango) : Tout laisse croire que le président réélu de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadera, n’est pas prêt à encager un quelconque dialogue avec qui que ce soit. Alors que les groupes armés de CPC, l’opposition politique, la société civile et des organisations internationales appellent à poursuivre les efforts de dialogue pour sortir de l’impasse, le président centrafricain privilégie l’option militaire comme solution à mettre fin à la rébellion CPC.
La République centrafricaine s’enfonce dans une crise à la fois sécuritaire, politique, économique, humanitaire et sociale. Le pays qui dépend de l’importation pour s’approvisionner, plonge dans une asphyxie totale.
Pendant ce temps sur les théâtres d’opération, les hostilités continuent entre les forces armées centrafricaines appuyées par les forces alliées russes et rwandaises, et les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC).
La coalition rebelle de CPC met la pression sur les autorités de Bangui pour organiser la tenue d’une concertation avec les forces vives de la nation permettant de mettre fin à la crise. Même son de cloche du côté de la Coalition de l’Opposition démocratique (COD2020) qui refuse de reconnaître la réélection du président Touadera, la tenue d’un avec toutes les forces vives de la nation.
Par ailleurs, ces Chefs d’État et de gouvernement de la Conférence internationale des régions des grands lacs (CIRGL) ont encouragé lors d’un mini-sommet le vendredi dernier à Luanda, le président Faustin Archange Touadera, à poursuivre ses efforts dans une gouvernance de dialogue conformément à sa déclaration à la Nation du 18 janvier 2021.
Tous ces appels ne semblent être de la logique du président réélu de la Centrafrique. Tout semble clair que le président Touadera privilégie l’option militaire que d’engager un dialogue avec des gens qui ne comprennent que le langage des armes et qui vont revendiquer ce qui est de leurs intérêts au détriment de la population dont ils terrorisent.
Ces derniers temps sur le terrain, l’on enregistre l’exploit des forces armées centrafricaines et leurs alliés qui récupèrent des villes sous contrôle des rebelles de CPC. A travers ces offensives militaires, les autorités de Bangui comptent aller jusqu’au bout des groupes armés coalisés de CPC.
Samedi dernier sur l’avenue des Martyrs à Bangui, des organisations de la jeunesse ont protesté contre l’idée d’un dialogue avec les rebelles de CPC.
Lorsque Touadera entamait les pourparlers avec les groupes rebelles pour signer l’accord de paix du février 2019, a été critiqué aussi bien du milieu politique et que du milieu de la société civile d’avoir pactisé avec des assassins du peuple. Aujourd’hui, il change du cap en refusant dorénavant d’entreprendre de nouveaux pourparlers avec les rebelles coalisés de CPC.
Y a que cette option pour foutre la sinistre francafrique hors de Centrafrique.