Par Mamadou NGAÏNAM
Bangui 9 mars 2021— (Ndjoni Sango): Le déferlement de la crise militaro-politique en mars 2013, a occasionné la déconfiture de l’armée centrafricaine qui, l’époque l’ancien chef d’Etat de la transition de l’époque, Michel Djotodia a tenté de transformer en (ARC) entend Armée Républicaine de Centrafrique. Cette situation ne va pas se rester là. Plusieurs bases militaires ont été pillées, des armes emportées et des éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA) dans la nature. Petit à petit, après plusieurs mois, voire années de recyclages, les FACA commencent à se remettre avec le concours des partenaires internationaux. Ce faisant, au cours d’une interview exclusive le 06 mars dernier, le Commandant Augustin Ndago-Kpako, Porte-parole de l’Etat-major des armées a fait un aperçu des activités des Forces Armées Centrafricaines avant l’avènement de la «Coalition des Patriotes pour le Changement» (CPC).
Pour le Commandant Augustin Ndago-Kpako, les FACA renait de ses cendres grâce au soutien des partenaires, notamment l’EUMAM devenu EUTM, la Minusca-RSS, qui ont passé à un contrôle et vérification (veting) de manière progressive.
D’abord, une participation à la sécurité des personnalités et points sensibles, ensuite des missions de patrouilles dans la ville de Bangui et enfin un déploiement aux côtés de la Minusca pour minimiser la gestion sécuritaire dans le pays.
Et de poursuivre que ces travaux de réflexion sur la reconstruction suite à la réforme des FACA en période de mise en œuvre de la phase de la consolidation de la paix par la Minusca, à travers l’instance du gouvernement en charge de la RSS, ainsi que les groupes de travail mis en place. Ce qui a abouti à l’élaboration des documents stratégiques, notamment la Politique Nationale de Sécurité (PNS) qui a engendré le Plan National de Défense (PND).
A la question de savoir qu’est-ce qu’on peut attendre du Plan National de Défense. Le Porte-parole de l’Etat-major des armées a estimé que cela défini un modèle d’une armée à réaliser sur un plan quinquennal et la répartition du territoire en quatre (4) zones de défense à travers une vision stratégique axée sur un maillage territorial appelé en d’autre terme «armée de garnison».
Les travaux ont pris en compte un état des lieux sur lequel, l’armée centrafricaine par le passé était organisée autour d’une armée de «projection» qui a montré ses limites devant toutes les crises que le pays a connu.
Et d’ajouter que la zone de défense Nord-ouest pilote, dont le poste de commandement est à Bouar a connu des réalisations de grands projets par l’Union Européenne (UE), à travers la FSD et qui ont permis de rendre effectif le déploiement du 1er Bataillon d’Infanterie Territorial (BIT 1), les formations des jeunes recrues que des Sous-officiers, ainsi que l’opérationnalisation de l’Etat-major.
Cependant, les zones de défense Nord-est et Sud-est, en ce qui les concerne, ont été déployées en termes d’échelon d’urgence et des prémices de capacité initiale opérationnelle suivant la logique de l’art opératif, afin de préparer la montée en puissance dans ces zones.
C’est l’occasion pour le Commandant Augustin Ndako-Kpako, Porte-parole de l’Etat-major de noter que la signature de l’Accord Politique pour la Paix et la Réconciliation (APPR-RCA) le 6 février 2019 a permis à l’Etat-major des armées de se tourner sur un autre grand chantier de l’application des articles 16 et 17, en ce qui concerne la création des Unités Spéciales Mixtes de Sécurité (USMS) qui, selon lui, est un chantier compliqué, mais avec la perspicacité du Président de la République, Chef de l’Etat, Chef Suprême des Armées, Professeur Faustin Archange Touadéra, et de son Premier ministre Firmin Ngrebada, la création et la mise en œuvre des USMS s’est réalisée d’une manière progressive à Bouar et bientôt à Ndélé.
Avec l’avènement de la «Coalition des Patriotes pour le Changement», le déroulement des élections du 27 décembre 2020 a été émaillé de violences, malheureusement contre des civils qui voulaient aller choisir leurs nouveaux dirigeants.
Cette nouvelle spirale de violence, a une fois de plus plongé le pays dans une gestion sécuritaire alarmante en dépit des dispositions qui ont été prises par la communauté internationale afin de permettre à la RCA de tourner la page sombre de son histoire.
Afin de faire face à cette situation, ajoute-t-il, «Le Président de la République, le Premier ministre et son gouvernement, la Minusca, les Forces de Défense et de Sécurité, les forces spéciales Rwandaises et Russes se sont mobilisées pour répondre à cette nouvelle menace».
«Les résultats sont visibles et encourageants aujourd’hui et les opérations se poursuivent sur le terrain suivant l’orientation politico-stratégique refusant la négociation avec la CPC, d’où ces orientations sont prises en compte par la coalition des forces de défense et de sécurité, des partenaires techniques de la Fédération de Russie, ainsi que les alliés Rwandais afin d’atteindre l’étape final qui est de vaincre la rébellion de la CPC et poursuivre la mise en œuvre de l’APPR», a-t-il conclu.