Par Prince Wilfried NZAPAOKO
Bangui 19 mars 2021— (Ndjoni Sango) : Les pays européens à savoir la France, l’Italie et l’Espagne, sont des pays considérés comme l’« El dorado » donc le paradis pour certains africains venus de différents coins et recoins d’Afrique. Pour eux, partir en Europe est le rêve de tout africain. Mais que se passe-t-il au cours de ce voyage, parfois, sans retour ?
Ces voyageurs clandestins partent le plus souvent du Cameroun, du Congo Brazzaville, du Sénégal, de la Guinée Conakry, du Niger, du Mali, de la Côte d’Ivoire, etc… Ils passent par le royaume shérifien, pour ceux qui viennent du Cameroun, par la Lybie pour ceux qui viennent par la Côte d’Ivoire et par l’Algérie pour ceux qui empruntent la voie par le Niger.
Pour se rendre dans leurs pays de rêves, ces migrants africains mobilisent toutes leurs ressources financières pour la réussite de ce long voyage parfois mortel. Pour cela, il y a des gens qu’on appelle des passeurs qui leurs font passer la barrière. Le pays de raccourci pour ce voyage est le plus souvent le Royaume du Maroc qui parfois, certains marocains se font appelés des passeurs pratiquant la migration clandestine pour se faire de l’argent.
Cette habitude est devenue une monnaie courante pour eux, en d’autres termes, un commerce auquel ils tirent profit et construisent leur vie avec cette monnaie sale payée par ces migrants africains qui se font parfois dupés par ceux à qui ils font confiance.
La ville de Tanger au Maroc, partage la frontière avec l’Espagne. Cette frontière s’appelle Mélilla. C’est dans cette montagne où seréfugient les migrants déposés par les passeurs marocains. Cette pratique se fait toujours la nuit, afin d’échapper à certains contrôles de routine. Ils peuvent être plus de 50 migrants, bâchés derrière une pick-up pour traverser cette frontière, puis prendre un bateau afin de traverser la mer Méditerranée et voir l’Espagne de proche.
Au cours de ce voyage, ces migrants emportent avec eux des boîtes de sardines, des bidons d’eau par l’autorisation des passeurs. Il existe 2 voies qui s’ouvrent : Une traversée terrestre en passant par la frontière de Mélilla à Tanger au Maroc et une autre, en traversant la mer méditerranée en Lybie.
Ceux qui empruntent la voie maritime, certains d’entre eux se font parfois jeter dans l’eau à cause de la vague pour éviter la noyade du petit bateau fabriqué en bois et qui roule grâce à un moteur d’essence fabriqué par les passeurs marocains. Ce petit bateau transporte parfois plus de 200 migrants africains, hommes, femmes et enfants.
Dans le désert au Maroc ou en Algérie, certains migrants périssent à cause du manque d’eau. C’est du suicide. Lors de cette traversée clandestine, la Guardia espagnole qui est la police de frontière espagnole avec le Maroc, bastonne ces migrants africains qui essayent de grimper la barrière de Mélilla pour se rendre en Espagne.
La mer Méditerranée est devenue le cimetière des migrants africains. Et pour empêcher ce cauchemar, l’union européenne a financé un rideau de fer pour une valeur de 33.000.000 d’euros avec un triple système de clôture, barbelé et hérissé de lames de rasoir de 7 mètres de haut, détecteur de mouvement et de bruit, des caméras à vision nocturne, mirador et patrouilles incessantes de la Guardian civile Espagnole. Tous ces dispositifs sont installés à Mélilla, une enclave espagnole en terre marocaine.