Par Marly PALA
Bangui 18 juin 2021—(Ndjoni Sango) : La démocratie se définit comme étant le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Et un pays démocratique est celui dans lequel, l’ensemble du peuple dispose du pouvoir souverain. La République centrafricaine est l’un des pays au monde où ce mode de gouvernance existe. A cet effet, quelle est l’applicabilité de la démocratie au niveau local ?
La République centrafricaine est comptée parmi les pays au monde où la question de la démocratie reste un défi à relever. Car pendant de nombreuses années, ce pays, situé au cœur du continent africain, connaît des crises militaro-politiques à répétition et plusieurs coups d’Etat. Ce qui est contraire aux principes démocratiques.
Malgré des mécanismes et stratégies mis en place par des organisations nationales et internationales, visant à vulgariser et sensibiliser les citoyens sur le sens profond de ce concept, beaucoup de dérapages qui enfreignent ce principe continuent d’être enregistrés. A cet effet, quelle est l’applicabilité de la démocratie en Centrafrique ?
A en croire certains centrafricains qui requièrent l’anonymat, la question de la démocratie pose un véritable problème aujourd’hui en Centrafrique : « Car, chaque jour, de nombreuses bavures qui enfreignent les principes de la démocratie sont enregistrées. Et lorsqu’on parle de la démocratie, on parle de la bonne gouvernance. A ce point, nous dirions qu’il y a un véritable problème. Donc nous avons beaucoup d’efforts à faire en termes de démocratie, sinon, nous continuerons de chanter et crier au nom de ce concept sans pour autant aller de l’avant », disent-ils.
Pour d’autres, les choses s’améliorent, « car un pays qui abrite des élections groupées aujourd’hui auxquelles plusieurs partis politiques y prennent part, cela prouve une légère amélioration, contrairement à la RCA des années antérieures où on se rend compte qu’on est dans un système à penser unique et que tout le peuple s’y adapte. Mais aujourd’hui, la libre opinion et le respect du point de vue de l’autre sont des réalités que nous vivons maintenant», ont-ils avoué.
Pour Gilchrist Delor Molenguela, Doctorant en Droit (option, Relations Internationales), « la démocratie selon Abraham Lincoln, c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Autrement dit, c’est l’expression de la volonté générale, ce qui veut dire que s’il s’agit de choisir un leader et des représentants au niveau du parlement, il faut que le peuple s’exprime et c’est à la somme de cette expression qu’on mettra en place, des institutions qui sont sensées représenter le peuple. Et la répartition des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire permet d’assurer la contrebalance de la gestion du pouvoir. C’est à ce niveau où le respect de ces principes est appliqué, qu’on parlera de la démocratie », a-t-il expliqué.
Il a par ailleurs poursuivi qu’il y a des éléments essentiels qui approuvent la démocratie, s’agissant de la liberté qui est fondamentale et qui doit nécessairement exister à savoir : la liberté d’expression, d’aller et de venir, celle des droits humains et la bonne gouvernance.
Il convient de souligner que malgré l’existence de quelques éléments qui attestent l’applicabilité de la démocratie en Centrafrique, beaucoup de défis restent à relever. Car chaque jour, des cas du non respect des droits humains sont enregistrés et restent impunis malgré que les hautes autorités parlent de l’impunité zéro.