RCA: dialogue républicain, une chance pour la sortie définitive de la crise militaro-politique ?

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Installation des membres du comité de dialogue républicain par le président Touadera @crédit photo Cyrille Yapendé

Par Cyrille YAPENDE

Bangui 11 octobre 2021—(Ndjoni Sango) : Dans les prochains jours, le comité d’organisation du dialogue républicain rendra officiel la date des pourparlers entre toutes les forces vives de la nation, et ceci, dans une période marquée par une tension politique et armée. Pour beaucoup d’observateurs politiques, ce énième dialogue est la dernière carte à jouer pour la sortie définitive du pays des crises militaro-politiques.

Le prochain dialogue voulu par le Chef de l’Etat Faustin Archange Touadera, sera consacré sur des questions telles que : la paix et la sécurité, le développement socio-économique, la gouvernance politique, la diplomatie, la justice ou encore la lutte contre la corruption.

La tenue de cette rencontre intervient dans un contexte politico-sécuritaire difficile face à une coalition armée des rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), qui veut renverser les institutions républicaines.

« Consolider la paix »

A travers ce dialogue, le Président Touadera et les partenaires veulent consolider la paix, la stabilité politique, la gouvernance inclusive et démocratique pour le relèvement du pays après plus de deux décennies de multiples crises-militaro-politiques qui ont sapé la base de la cohabitation entre les Centrafricano-Centrafricains.

Si c’est un dialogue de trop pour d’aucuns, les membres du comité du dialogue républicain ont pour principale mission, d’éviter de commettre les erreurs des récents dialogues dont l’applicabilité des conclusions ne reste que des vœux pieux.

« Un dialogue républicain sous les bruits de bottes »

A l’approche de ce dialogue, des groupes armés actifs de la CPC multiplient des exactions sur les populations civiles compliquant ce processus de paix engagé par les autorités centrafricaines. La ligne du gouvernement pour la participation des groupes armés à ce dialogue est claire : discuter avec ceux qui sont restés dans l’accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR) du 6 février 2019.

Le récent assassinat d’une trentaine de personnes civiles à 20km de Bambari au centre-est du pays sur l’axe Alindao, ne rend pas la tâche facile pour la sortie de la crise. Face aux urgences sécuritaires, des voix appellent à l’unité pour mettre un terme à cette guerre. Ce qui laisse entrevoir une solution pacifique entre les parties engagées dans le conflit.

« Concilier les différentes tendances »

Le pari de la réussite de ce dialogue pour les autorités centrafricaines, est celui de faire rallier une opposition démocratique réfractaire à l’idée de participer à ce dialogue en raison du format proposé par les autorités centrafricaines, qui n’incluent pas les responsables des groupes armés jugés auteurs des violences et troubles dans le pays.

Pour l’opposition démocratique, le format conçu par le pouvoir, notamment son caractère, est non-inclusif, non-consensuel et n’offre aucune perspective en vue d’une sortie de crise. Même étant membre du comité d’organisation des pourparlers, celle-ci continue de faire de l’inclusivité une exigence pour la réussite des discussions sous la présidence d’un médiateur neutre.

Ces points, selon eux, sont non négociables afin de faire un équilibre socio-politique dans la représentativité des organes du dialogue, ou encore, l’esprit de consensus, pour animer les débats. Or, de ce cadre, l’on se retrouvera inéluctablement dans un monologue républicain qui n’aura pas plus d’impact ou de crédit voulu.

« Des initiatives internationales »

Les récents Sommets des pays des Grands Lacs pour la sortie de la crise en Centrafrique en passant par la rencontre de Sant’Egidio, les différents partenaires de la Centrafrique, veulent laisser une chance définitive à la paix. Ces initiatives sonnent comme une étape fondamentale pour ramener la paix et la sécurité en RCA, afin d’établir aussi une réconciliation durable entre les Centrafricains, et mener le pays sur le chemin du développement.

« L’impasse »

La ligne du gouvernement ne change pas face aux exigences de l’opposition démocratique et des groupes armés sur la question de « l’inclusivité ». D’un côté, les violences continuent dans l’arrière-pays où presque tous les jours des civils sont victimes d’agressions des hommes armés ; de l’autre, la situation socio-économique laisse transparaître une précarité dans les zones touchées par les violences.

Avec l’usage abusif des engins explosifs dans les régions du nord-ouest et ouest de la République centrafricaine avec en toile de fond, les attaques contre les humanitaires, les routes impraticables, un manque criard des services sociaux de base, seule la réussite du dialogue pourrait laisser entrevoir une lueur d’espoir pour les populations civiles.

L’urgence via ce dialogue, c’est la conciliation entre tous les acteurs engagés dans la crise centrafricaine donnerait une chance à la paix, afin de permettre l’instauration d’un Etat de droit, de retour définitif de la paix et s’entendre sur l’essentiel défini par l’APPR-RCA pour sauver l’unité nationale.

Aujourd’hui, pour les observateurs de la vie sociopolitique de la RCA, seul le dialogue républicain pourrait être l’issue au problème sécuritaire dont le pays fait face depuis plusieurs années et favoriser l’essor économique et social de la République centrafricaine.

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