Par Cyrille YAPENDE
Bangui 30 mars 2022—(Ndjoni Sango) : Le dialogue républicain, convoqué du 21 au 27 mars par le président Touadera, s’est achevé sur une note d’espoir pour la paix avec plus de 600 recommandations proposées par les participants pour permettre la relance économique, le relèvement politique et le retour de la stabilité en République centrafricaine.
Durant une semaine, les participants au dialogue républicain, convoqué par le Président Faustin Archange Touadera, ont discuté sur les problèmes qui freinent le développement de leur pays pendant des décennies.
Plusieurs thématiques et sous-thèmes ont été abordés par les délégués entre autres, la paix et sécurité ; la gouvernance politique et état de droit, renforcement démocratique et institutionnel; le développement économique et social et la politique étrangère.
Selon le Président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadera, ce dialogue vise à identifier des solutions solides et pragmatiques pour consolider les acquis démocratique, le progrès socioéconomique durable pour le relèvement définitif de ce pays.
Les groupes armés ne sont pas conviés à ces assises, ils auront autres cadres de discussion avec le pouvoir, la feuille de route de Luanda et l’accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR), selon Obed Namsio, président du comité d’organisation dudit dialogue.
A l’issue de cette rencontre nationale, des failles ont été relevées dans l’appareil sécuritaire de l’Etat. La mauvaise gouvernance au sein de l’armée nationale, les recrutements clandestins, ethniques et anarchiques, le manque de patriotisme des militaires centrafricains sont entre autres, les maux qui mines l’armée centrafricaine, relevée par le général d’armée, Jean Pierre Dolewaya.
« Les barrières illégales »
Les délégués ont dénoncé le comportement crapuleux des forces armées centrafricaines (FACA) qui installent des barrières illégales pour racketter la population civile et prélever les taxes qui ne vont dans les caisses de l’Etat. Face à cette situation, le général de Brigade, Arcadus Betibangui, a demandé pardon au peuple centrafricain pour le tort que l’armée a commis. Mais les participants à ce dialogue espèrent que ce pardon va changer la donne et permettre l’amélioration de la situation.
«La diplomatie et la révision des accords avec la France»
Dans le rapport formulé par la commission n° 4: diplomatie et coopération internationale, les délégués ont confirmé que la diplomatie va très mal au point où, les diplomates centrafricains vivent dans la précarité durant leur mission à l’extérieur.
Par ailleurs, les diplomates recommandent la dépolitisation de la nomination des cadres aux affaires étrangères; la révision des certains accords bilatéraux et multilatéraux; les Etats généraux de la diplomatie pour structurer, renforcer et financier ce secteur et la redynamisation de la commission mixte qui lie la RCA et ses pays voisins ainsi que la révision des accords bi et multilatéraux notamment avec la France.
Les panelistes ont formulé des recommandations en matière de gouvernance politique démocratique électorale à savoir : la mise en place d’une commission mixte d’experts chargée de proposer les réformes nécessaires des institutions républicaines impliquées dans le processus électoraux en vue de leurs renforcements ; création des conditions de participation effective des jeunes, des minorités, des personnes handicapées et des personnes vulnérables dans la gouvernance des affaires publiques au travers des mesures de discrimination positive et particulière et par l’attribution des sièges de représentation et de veiller à la conformité des arrangements politiques aux dispositions de la Constitution.
Toutes les recommandations émises par les déléguées visent à changer la situation socioéconomique de la République centrafricaine et l’urgence serait l’application et sa mise en œuvre rapide pour redorer le blason à ce pays déchiré par la guerre civile pendant des décennies.