RCA: le groupe français Castel épinglé dans une enquête sur financement de guerre

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EDITORIAL 

Par Erick NGABA

Bangui 4 Juillet 2022—(Ndjoni Sango): C’est un rebondissement dans cette affaire qui a été soulevée par l’ONG The Sentry qui a accusé dans un rapport le géant français des boissons « Castel », de financement de conflit armé en République centrafricain. Une enquête a été ouverte à Paris contre sa filiale à Bangui pour complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre perpétrés par l’UPC, un groupe rebelle dirigé par le mercenaire tchadien Ali Ndarassa.

Après un rapport de l’ONG américaine The Sentry accusant la filiale du géant français des boissons Castel, c’est maintenant l’ouverture d’une enquête par le parquet de Paris sur le dossier.

En effet, le groupe Castel à travers sa filiale en Centrafrique est accusé d’avoir soutenu financièrement des rebelles de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) qui contrôlait la ville de Ngakobo où se trouvent les champs de canne à sucre et l’usine de production du sucre de la Sucrerie centrafricaine (SUCAF), filiale de groupe Castel.

Un deal a été conclu entre le société et ce groupe rebelle pour la sécurisation de ses installations dans la localité permettant ainsi de maintenir son monopole dans la production du sucre et de boisson dans le pays.

Selon le rapport de The Sentry, la SUCAF-Centrafrique aurait établi, en échange de protection de la part de ces groupes armés, un « système sophistiqué et informel pour les financer », par le biais de paiements directs et indirects en espèces. Elle leur fournissait également « une aide en nature, sous la forme d’entretien de véhicules et de livraison de carburant », a précisé cette ONG.

En avril 2022, la MOCAF qui est une filiale du groupe français Castel, a revu en hausse les prix de la bière en Centrafrique. Un brusque changement qui poussent des utilisateurs des réseaux sociaux en RCA de présumer que la hausse des prix des boissons de la société pourrait être liée au sous-financement actuel des groupes armés.

Cette opinion exprimée par certains utilisateurs des réseaux sociaux avait un fondement du fait du contexte dans lequel les filiales du groupe Castel évolue en Centrafrique.

Quant à la SUCAF, l’une des filiales de la Société d’organisation, de gestion et de développement des industries alimentaires et agricoles (Somdiaa), qui également, appartient à 87 % au groupe français Castel.

En attendant plus de détails concernant l’enquête, il est nécessaire de réaffirmer que le peuple centrafricain a droit de revendiquer la justice sur des crimes commis en RCA dont le groupe Castel apparait comme complice. Car, aucun criminel ne saura pas échapper à la justice.

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