Par Prince Wilfried NZAPAOKO
Bangui 6 août 2022—(Ndjoni Sango) : Le peuple Centrafricain s’est mobilisé ce samedi à travers une marche pour demander la nouvelle constitution. Cette forte mobilisation a regroupé plusieurs associations de la société civile et bon nombre des partis politiques qui adhèrent à la révision de cette loi mère.
La capitale centrafricaine a vibré ce matin avec une forte mobilisation du peuple Centrafricain visant à demander une nouvelle Constitution. Cette marche a regroupé plus de 5000 personnes a commencé à la place des Nations-Unies, place de Marabéna pour chuter au monument des Martyrs. Des plateformes des sociétés civiles, des partis politiques, des autorités municipales et locales et certains membres du gouvernement dont le premier ministre Felix Moloua.
L’objectif de ce rassemblement est de remettre un mémorandum aux autorités compétentes demandant une nouvelle loi mère qui adapte aux réalités de l’heure. Au cours de ce rassemblement les manifestants ont brandit des banderoles qui sont entre-autres : « Oui pour une nouvelle constitution ; Chaque peuple a droit à la constitution qui lui convient ; Oui pour le referendum ; Pour un avenir meilleur, le peuple Centrafricain réclame une nouvelle constitution ; Cercle de réflexion pour une constitution républicaine ; Coalition pour une nouvelle constitution etc….
« Le regroupement de ce matin est de montrer à nos autorités qu’il y’a une armée qui s’appelle l’armée de la nouvelle constitution. Cette armée envoie un message très fort aux hommes politiques qui se réunissent dans des hôtels pour donner leurs avis sur ce qui n’est pas l’avis du citoyen Centrafricain. Aujourd’hui la jeunesse est levée pour dire que l’article 76 de la constitution ne reflète pas les réalités socio-économiques de la République centrafricaine », a déclaré le responsable de la plateforme Cercle de Réflexion Pour une Constitution Républicaine, Hyppolite Ngatté.
D’après lui, la loi mère du 30 mars 2016 constitue des imperfections et ne reflète pas au contexte actuel.
« Considérant le fait que cette constitution n’assure pas à tous les Centrafricains sans distinction à une développement un cadre durable et harmonieux sur tout le territoire national , considérant le caractère discriminatoire de la constitution du 30 mars 2016, traduit par les insuffisances constatées à l’article 35 faisant obstacle aux jeunes de moins de 35 ans d’être candidat à la présidentielle, considérant la pétition ayant recueillis près de 700.000 signatures conformément aux dispositions de l’article 63, 51, 152, et 156, nous demandons une nouvelle constitution adoptée par référendum pour le pays », a-t-il conclu.
« C’est au nom du gouvernement que je prends ce mémorandum. Quand je me suis dirigé ici j’ai constaté que c’est le peuple centrafricain de toutes catégories sociales qui s’est levé pour soutenir la modification de cette constitution où ils se sont exprimés à travers leurs représentants. J’ai suivi avec beaucoup d’attentions que le peuple Centrafricain a besoin d’une nouvelle constitution, alors le gouvernement va envoyer le plus vite possible ce mémorandum aux élus de la nation pour qu’ils puissent siéger là-dessus et donner leurs avis. Je tiens à remercier tous les centrafricains qui se sont déplacés pour faire entendre leur voix à travers cette grande mobilisation », a déclaré le premier ministre Felix Moloua.
Cette mobilisation a aussi eu lieu dans plusieurs villes de la RCA notamment à M’baiki, Birao, OBO, Bambari, Alindao et Bozoum entre autres. La récente mobilisation est celle du Front Républicain qui a eu lieu le 8 juillet dernier.