Bangui 11 août 2022—(Ndjoni Sango) : Les débats et manifestations autour de la modification de la Constitution de 2016 battent leur plein sur l’étendue du territoire centrafricain. Et cela a suscité de réactions parmi la classe politique centrafricaine. Ainsi, Daniel Nzéwé qui est lui aussi un acteur politique a affirmé que « la Constitution du 30 mars 2016 est bancale et discriminatoire, il faut la réviser ».
C’est un point de vue donné le jeudi 11 août lors d’une conférence de presse tenue au Complexe Sportif 20.000 places à Bangui. De nombreuses voix se sont levées ces derniers temps pour demander la révision de la constitution centrafricaine du 30 mars 2016. D’aucun parle de la modification de certains articles, d’autres pensent que cette loi mère est spirale et il faut la réviser totalement afin d’éviter plusieurs contradictions.
C’est en cela que Daniel Nzéwé, ancien rapporteur général du comité technique d’organisation du Forum de Bangui, étant dans la logique de la révision, s’est dit adhérent de cette idée, car selon lui, la Constitution de 2016 a été transmise par la MINUSCA et non de la volonté du peuple : « Je suis témoin oculaire de plusieurs faits, il faut que je sorte de ma réserve. Les différentes consultations populaires à la base nous avaient permises d’avoir un document que nous avons compilé, se trouvant être les recommandations du Forum national de Bangui sur lesquelles nous sommes en train de travailler et que le pouvoir utilise comme étant son livre de chevet. Deuxièmement, cette constitution de 2016 nous a été transmise par la MINUSCA et nous avons eu à introduire un certain de dispositions. Malheureusement, ces dispositions ont été introduites de manière bancale, prenons par exemple l’article 154 qui parle du Chef d’Etat de transition, mais admettant que nous sommes en 2026 et que le Président Touadera devra transmettre le pouvoir au successeur, au regard des dispositions de cet article, est-ce que cela s’adapte ? Non ! » S’exclame-t-il.
En poursuivant, il revient sur les dispositions de l’article 36 de cette loi mère, qu’il qualifie de discriminatoire, car selon lui, si cette Constitution avait existé, le feu Président David Dacko ne serait jamais Chef d’Etat en République centrafricaine, puisqu’il avait 28 ans à cette époque.
Or, le deuxième tiret de cette constitution de 2016, prévoit qu’il faut avoir 35 ans le jour du dépôt de candidature pour être Chef d’Etat et autant de dispositions dans cette constitution, sont de nature éventuellement à discriminer bon nombre, ajoute-t-il.
Cette intervention vient après plusieurs autres manifestions faites par de nombreuses associations et organisations, revendiquant la révision totale de la Constitution centrafricaine du 30 mars 2016.