Par Kizer MAÏDOU
Bangui 16 Août 2022—(Ndjoni Sango) : Dans la préfecture de la Lobaye, le Comité International de la Croix Rouge (CICR) appuie les Groupements Agri-Multiplicateur de semence (GAM) à Mbaïki et Boukoko à travers des encadrements techniques et la fourniture de matériels agricoles dans le but de rendre disponible et en quantité suffisante les semences d’arachide, mais, niébé et sorgho. Après 3 ans d’accompagnement et de suivi, le CICR dans ses perspectives prévoit élargir ce projet en augmentant les superficies et le nombre des GAM jusqu’à la campagne agricole 2025. C’est ce qu’a affirmé Eléonor KONGBO-DEMBO, Assistant agronome du CICR dans une interview accordée à la rédaction de Ndjoni-Sango dont voici l’intégralité.
Ndjoni Sango (NS) : Dans la préfecture de la Lobaye et précisément à Mbaïki et Boukoko, le CICR appuie certains groupements agricoles dans le cadre d’un projet. Parlez-nous un peu de ce projet ?
Eléonor KONGBO-DEMBO (EKD) : Le CICR a commencé à travailler dans ce secteur depuis un bon moment. Mais avec le projet en cours, on a commencé depuis 2019. C’est le projet de multiplication de semences. On s’est rendu compte qu’avoir une disponibilité de la qualité de semences c’est un peu difficile, et du coup on a pensé que ce n’est pas la terre, l’eau qui manque en Centrafrique. C’est ce qui nous a poussé à commencer ce projet depuis 2019, où on appuie les groupements avec tous les outils agricoles tel que les intrants et les matériels agricoles afin de pouvoir produire les semences de bonne qualité.
NS : Vu que le pays ne dispose pas de semencesss de bonne qualité comme vous le dites, d’où est ce que vous trouvez ces semences de bonne qualité pour pouvoir les multiplier à travers les groupements et s’agit-il de quel genre de semences ?
EKD : Vu que la qualité n’existe pas en Centrafrique, on est obligé de pouvoir aller importer les semences de base depuis Cameroun au niveau de l’IRAD. On achète ces semences là-bas pour mettre la disposition des GAM. Depuis 2019 jusqu’à maintenant, on a commencé avec la culture d’arachide et le maïs. Cette année on a ajouté le niébé et le sorgho dans la localité de Birao. Pour l’instant à Boukoko, on ne fait que l’arachide, le maïs et le niébé.
NS : C’est depuis 3 ans déjà que vous êtes dans ce projet, comment faites-vous pour certifier les semences après production ? Disposez-vous d’un centre de certification de ces semences ?
EKD : Dans ce projet on travaille en partenariat avec les structures Etatiques. La loi semencière prévoit que pour pouvoir produire les semences, il faut qu’il ait la présence des structures Etatiques. Notamment l’ICRA pour tous ce qui aient renforcement de capacité, l’ONASEM qui doit aussi jouer son rôle d’arbitre de certification de semences et aussi l’ACDA qui accompagne et aide les producteurs à pouvoir respecter tout ce qui ait itinéraire technique de différentes cultures en vue d’avoir une production plus élevée.
NS : Depuis 3 ans déjà que le CICR appuie les GAM dans ce secteur, ce qui veux dire que le projet multiplication des semences se limite seulement à Mbaïki et Boukoko dans la Lobaye ?
EKD : Non ! En faites c’est un projet qu’on est en train de penser à réaliser dans plusieurs zones. Depuis 2019 qu’on a déclenché ce projet, on a entamé dans deux zones à savoir Boukoko et Bouar. Après chaque année, on essaye de pouvoir réaliser ce projet dans d’autres localités notamment Bambari, Birao, et aussi à Kaga-Bandoro et Dékoa. Vu qu’on a commencé ce projet avec un nombre, pour l’instant on est en train de faire jusqu’à 40 groupements agri-multiplicateurs. Pour l’instant on a fait une projection pour dire que jusqu’à 2025, il faudrait que nos groupements soient en mesure de produire les semences pour satisfaire les besoins de tous nos bénéficiaires. C’est-à-dire que toutes les semences que nous allons devoir acheter jusqu’à 2025 soient produites par nos GAM.
NS : Après donc la production de ces semences quelles sont les actions qui accompagnent ce projet initier par le CICR ?
EKD : Chaque année, le CICR distribue des semences aux ménages vulnérables. Donc à la fin des récoltes, après la certification des semences par l’ONASEM, le CICR va acheter ces semences pour pouvoir distribuer aux cours de la campagne agricole de 2023 aux ménages vulnérables dans les différentes zones prioritaires du CICR.
NS : Depuis le début de ce projet quels sont les avancés que vous avez enregistré
EKD : Il y’a eu beaucoup de progrès, surtout cette année. En 2019 on a commencé avec 10 groupements, cette année on est en train de faire 40 groupements. A Boukoko plus précisément pour l’instant on a fait au total 66 hectares à raison de 35 pour l’arachide, 31 pour le maïs. Les récoltes actuelles sont déjà en cours. On est en train de constater qu’on aura plus de la production par rapport à l’année passée. Les raisons c’est parce que cette année on a vraiment respecté le calendrier de la zone.
NS : Je vous remercie !!!