EDITORIAL
Par Erick NGABA
Bangui 26 Août 2022—(Ndjoni Sango): Par voie de presse, sinon d’Africa Intelligence, on apprend la fermeture imminente de la base militaire qu’occupe depuis 60 ans l’armée française à Bangui en Centrafrique. D’après ce média français, c’est le président Emmanuel Macron qui va officiellement annoncer cette fin de la présence de l’armée française dans le pays, les troupes françaises ne sont pas les bienvenues.
Après avoir fait à la fois la pluie et le beau temps dans ce pays d’environ 5 millions d’habitants où elle a eu créé la confusion entre les communautés, l’armée française va enfin quitter le territoire centrafricain. Sous la pression des activistes de la société civile ayant, à mainte reprise, exigé son départ, l’armée française plie son bagage pour tout bon au pays de Boganda.
En République centrafricaine, la France garde encore une présence militaire. Après le départ des troupes de l’opération Sangaris en 2016, environ 200 soldats étaient restés à Bangui, capitale centrafricaine. Mission logistique (MISLOG) garde encore le camps M’Poko, une base militaire que l’armée française a occupé depuis l’indépendance de la République centrafricaine en 1960.
Sous le feu de critiques, de dénonciations et de dégoûts qu’exprime la population centrafricaine vis-à-vis de la présence de l’armée française, la France se voit obliger de retirer son bataillon de 130 soldats du sol centrafricain.
Cette nouvelle du départ définitif de l’armée française du pays est accueillie avec allégresse par la population qui voit en cela la fin de soixantaine d’années de l’impérialisme français en République centrafricaine.
Cette armée, pour le rappeler, a fait couler beaucoup de sang des civils en République centrafricaine. Les conflits intercommunautaires en Centrafrique où on parlait à une certaine époque du règne du régime sanguinaire de l’ex coalition rebelle Seleka au pouvoir en 2013 en RCA, d’un conflit interconfessionnel. L’armée français a su semer à cette époque la confusion entre les différentes communautés dans le pays qui se sont entredéchirées.
Sa présence dans le pays est le synonyme de déstabilisation et de l’instabilité politique et sécuritaire dans le pays. Favoriser des coups d’Etat et pactiser avec les groupes armés pour maintenir le pays dans l’instabilité afin de justifier sa présence, les trafics de diamants, viols et abus sexuels, sont là entre autres les œuvres de l’armée française en République centrafricaine.
Son départ du pays est un ouf de soulagement pour la population, longtemps victime du complot de cette armée qui a même tenté le 21 février 2022 à la vie du président de la République centrafricaine, Faustin Archange Touadera, à travers les quatre légionnaires français qui ont été arrêtés par les forces de l’ordre à l’aéroport de Bangui.
Comme en Centrafrique et partout dans les anciennes colonies françaises, l’armée française n’est pas aujourd’hui la bienvenue. Son départ marque la fin d’une longue histoire sombre de la République centrafricaine.