Par Ulrich MAMENLEYA
Bangui 25 novembre 2019—(Ndjoni Sango) : Une forte délégation de haut-niveau conduite par Flavien Mbata, ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des sceaux était arrivée sur le sol tchadien le samedi 23 novembre, pour négocier auprès des autorités tchadiennes la remise des chefs rebelles centrafricains parmi lesquels Martin Koumtamadji alias Abdoulaye Miskine, leader du FDPC l’un des groupes armés signataires de l’APPR. Ils ont été arrêtés par l’armée tchadienne à Tissi, une ville du sud-est qui borde les frontières du Tchad du Soudan et de la RCA.
Les négociations qui ont chauffé par téléphones entre les deux pays après l’arrestation d’Abdoulaye Miskine du Front Démocratique du Peuple Centrafricain (FDPC) et ses acolytes le mardi 18 novembre, n’ont pas abouti à un résultat satisfaisant.
Le pouvoir de Bangui a décidé de dépêcher une mission dirigée par le garde des sceaux centrafricain et le Procureur général près la Cour de Bangui, afin de trouver un terrain d’entente avec le pouvoir de Ndjamena, sur l’extradition des Chefs de guerre centrafricains se trouvant sur le sol tchadien.
Les choses ne semblent pas être faciles sur place. La délégation centrafricaine n’a pas encore trouvé un compromis avec les autorités tchadiennes concernant la remise de ses 4 rebelles. Du côté du gouvernement centrafricain, Abdoulaye Miskine mérite de répondre de ses actes devant la justice centrafricaine pour les multiples cas de violations de l’accord politique pour la paix et réconciliations, signé entre le gouvernement et les 14 groupes armés dont son mouvement le FDPC.
« Abdoulaye Miskine doit être jugé pour ses crimes et nous demandons sa extradition par les autorités tchadienne. Certains leaders des groupes armés qui continuent de violer l’accord de Khartoum seront aussi arrêtés trop tard », a martelé Ange Maxime Kazagui, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
Cependant à Ndjamena, la délégation de haut-niveau continue de poursuivre les pourparlers dans l’espoir de convaincre le régime de Tchad afin que ces derniers puissent être embarqués pour destination de Bangui.
Abdoulaye Miskine avait été nommé au poste du ministre de la Modernisation de l’Administration et de l’Innovation du Service Public du gouvernement formé le 5 mars 2019. Poste qu’il a refusé de prendre ses fonctions. Il a délibérément manifesté son indignation contre le régime de Bangui, dont il estime être marginalisé dans le gouvernement issu des pourparlers de Khartoum.
FDPC, son groupe armé, a perdu son influence ces derniers temps après que beaucoup de ses éléments ont décidé de renoncer à la rébellion pour adhérer au processus du DDRR, dans le nord-ouest de la République Centrafricaine dont certains sont en train de bénéficier à la formation des Unités spéciales mixtes de sécurité(USMS) à Bouar.