Par Fiacre SALABE
Bangui 29 Mai 2020—(Ndjoni Sango) : Il était 6h 30mn à Batangafo, où le nommé Sylvain BENGBA, membre du conseil communal de la commune de Ouassi, vient d’être assassiné froidement par des hommes armés non encore identifiés. L’acte s’est produit dans le village Saragba, situé à 7Km de l’autre côté du fleuve Ouham à Batangafo, dans le Nord du pays.
Le nommé Sylvain BENGBA, a été investi par le Sous-préfet sortant de la ville de Batangafo, comme vice-président de la délégation spéciale de la commune de Ouassi. Selon les informations recueillies ce matin le 28 mai 2020, il serait en train de partir en mission de travail dans sa zone de juridiction, que le malheur lui a été réservé par ces hommes armés, supposés être des peuhls Mbarara.
Cet assassinat fait suite à la menace des représailles brandies par les bergers peuhls de Batangafo, suite à leurs enfants détenus il y a quelques jours par les éléments Antibalaka de Bouca. C’est à l’issue d’un violent combat opposant les Antibalaka de Bouca et les bergers tchadiens en provenance du Tchad, que ces enfants peuhls ont été détenus.
Il convient de souligner, que depuis la détention de ces enfants à Bouca, les peuhls ne cessent de faire la pression sur les populations de la ville de Batangafo, pour leur libération. C’est ce qui a conduit à l’enlèvement il y a trois jours, de quatre agents de l’ONG internationale DRC, qui vient en aide aux populations durant cette crise militaro-politique.
Pour le moment, Batangafo en général est assiégée par cette nouvelle de l’assassinat de ce membre du conseil communal, et la tension est vivement palpable entre les communautés musulmane et chrétienne. Les mêmes informations ont révélé que les éléments Antibalaka de Batangafo menacent de leur côté de venger la mort de ce digne fils de la ville.
Ce qui constitue une inquiétude pour toute la communauté chrétienne qui craint un plausible regain de violences entre les éléments Antibalaka, et ceux de la coalition Séléka, d’autant plus que toute la ville n’est pas sécurisée par les forces de défense et de sécurité.
Quand bien même les forces onusiennes sont présentes dans cette localité sans respecter leur mandat qui consiste à protéger les populations civiles contre l’exercice des violences des groupes armés.
Il est à noter que les ONG humanitaires et les autorités locales, notamment le Sous-préfet Evrard Lamine, sont en discussion avec les deux parties en conflit, dans le but d’apaiser la situation qui prévaut actuellement à Batangafo.
Tout porte à croire que les autorités de Bangui ne resteraient pas insensibles face à cet énième cycle de violences inter-communautaires qui se dessine à l’horizon, afin de déployer d’urgence les FACA dans la ville concernée dans l’optique d’éviter le pire à venir.