Par Grace NGBALEO
Bangui 17 Juin 2020- (Ndjoni Sango): La Commission Nationale des Réfugiés(CNR) célèbre ses 37 ans d’existence ce dimanche 14 juin 2020. Dans une interview exclusive accordée au journal Ndjoni Sango, le Général Alain Victoire Nabéza, secrétaire général de la CNR présente le bilan et les défis auxquels fait face cette institution nationale qui a pour responsabilité la protection des réfugiés.
Ndjoni-Sango (N-S) : Le 14 juin 2020, la Commission Nationale des Réfugiés commémore son 37ème anniversaire, quel bilan faites-vous des activités de ladite commission ?
Alain Victoire Nabéza (AVN) : Nous pouvons dire que le bilan est positif dans la mesure où notre commission a pour mission d’octroyer le statut des réfugiés aux étrangers qui fuient des exactions pour trouver refuge chez nous. C’est ce que nous faisons quotidiennement depuis que la commission a été créée. Une fois le statut reçu, le refugiez a droit à une assistance, à la protection dans le pays d’accueil. Notre pays a toujours été apprécié et reconnu comme un pays légendaire, un pays hospitalier.
N-S : Quelle est la situation humanitaire des réfugiés congolais qui se trouvent depuis quelques semaines dans la sous-préfecture de Kouango ?
AVN : Depuis la fin du mois de mai, la CNR a enregistré un afflux massif d’environ 1900 ressortissants congolais à Kouango, enfants femmes, hommes ont fui les représailles pour trouver refuge en République Centrafricaine. Evidemment ces réfugiés vivent dans une condition alarmante, ils vivent à ciel ouvert au bord du fleuve. Nous avons déjà enregistré deux cas de mortalités infantiles.
Et avec même la propagation du virus corona je crains que la situation ne puisse être vraiment très grave. Mais nous avons déjà pris des mesures ensemble avec le Haut-Commissariat des Réfugiés dans un bref délai nous allons commencer à les assisté, et du point de vue de leur statut, je crois que le ministre de la sécurité publique est sur le point de prendre un arrêté pour leur donner le statut des réfugiés pour qu’ils puissent bénéficies d’un appui approprié.
N-S : Peut-on estimer à combien le nombre des réfugiés en RCA ?
AVN : Sans compter ceux qui viennent d’arriver, nous sommes à plus de 6.000 réfugiés en RCA.
N-S : La ville d’Obo a été le théâtre des violences et la panique a pris le dessus de la vie quotidienne de la population. Qu’en est-il des communautés des réfugiés (soudanais et congolais) se trouvant dans la localité ?
AVN : C’était un peu alarment cette situation à Obo, et non seulement la communauté des réfugiés mais la population autochtone était secouée mais c’était un peu plus grave encore pour les réfugiés dans la mesure où ils ont fui les exactions de la part des groupes armés dans leurs pays et aujourd’hui ils sont entrain de revivre la même chose.
Donc c’est pour dire que ils sont traumatisés, mais heureusement ils ont des agents de terrain, nous avons des gestionnaires des camps qui sont sur place, qui les ont assisté qui leur ont prodigué des mesures de sécurité à prendre, et c’est ce qu’ils ont respecté, nous n’avons pas déploré assez des cas graves, bien qu’il a eu un cas de décès parmi ces réfugiés.
N-S : La condition socio-économiques des réfugies de longue date ayant bénéficié de votre projet des Activités Génératrices de Revenus (AGR) s’est-elle améliorée?
AVN : Cette activité a eu un impact positif sur le libage social de ces réfugiés. L’idée était que ces réfugiés puissent devenir autonomes financièrement. On a fait une évaluation ; aujourd’hui tous ceux qui ont reçu ces aides-là sont devenus indépendant vis-à-vis du HCR et de la CNR.
N-S : Que préconisez-vous pour contrer la propagation de la Covid19 qui monte en puissance en Centrafrique ?
AVN : Le gouvernement a édicté des mesures barrières, nous à notre tour c’est de relayer ces mesures. Nous avons un médecin au sein de notre organisation, qui a eu à faire de cycle de sensibilisation auprès des réfugiés, il y a eu des distributions des kits de prévention, à Bangui et dans l’arrière-pays.
N-S : Quels sont les défis auxquels la CNR fait face dans le cadre de son travail ?
AVN : Les défis sont énormes, mais je lance un appel de détresse aux personnes de la bonne volonté de venir en aide à la CNR. Nous avons besoin des kits pour pouvoir accompagner nos sensibilisations pendant cette période de coronavirus, il nous faut aller dans les provinces nous n’avons pas de véhicule.