Par Erick NGABA
Bangui 7 Août 2020— (Ndjoni Sango): Quand on veut une chose et son contraire, on risquerait fort bien de se contredire. C’est de cette manière que l’opposition politique centrafricaine tergiverse à propos des élections présidentielle et législatives dont la tenue dans le délai prévu par la loi fait l’objet de divergence au sein de la classe politique.
Alors que l’Autorité Nationale des Elections (ANE) poursuit le processus électoral à travers les opérations de l’enrôlement des électeurs, l’opposition n’a pas encore démontré au peuple centrafricain si elle sera au rendez-vous du 27 décembre 2020.
En effet, les leaders de l’opposition réunis au sein de la plateforme dénommée Coalition de l’Opposition Démocratique (COD 2020), ont dans un premier temps insisté sur la tenue des élections dans le délai constitutionnel quand il s’agissait de proroger le mandat du président de la République et celui des députés en cas de force majeure empêchant la tenue des scrutins à la bonne date.
Ils vont jusqu’à insister sur une transition politique en cas de non tenue des scrutins en date du 27 décembre. Alors, la Cour Constitutionnelle dont le verdict est incontestable a finalement tranché. Tout sauf la transition politique.
La Cour a plutôt proposé à la classe politique un consensus. Il s’agit là de trouver un terrain d’entente, une concertation au cas où les élections ne seront pas tenues dans le délai prévu.
Cette proposition de la Cour est soutenue par les Evêques de Centrafrique qui, dans leur message annuel, ont appelé les autorités centrafricaines à une concertation relative à la tenue des scrutins. C’est que l’on assiste à un changement de paradigme.
Aussitôt, les leaders de l’opposition changent d’avis, de ton et d’attitude. Au lieu du maintien de la date prévue des élections, ils militent dorénavant pour un report des élections, soit pour une transition politique préalable à la tenue des élections groupées. Les Centrafricains se rappellent encore de ce que la transition a causé
L’attitude des leaders de l’opposition exprime en même temps leur versatilité. Les leaders de l’opposition peuvent être aujourd’hui pour mais par la suite être non dans le seul objectif de contrecarrer Faustin Archange Touadera dans ses actions par tous les moyens. Or, tout ceci n’intéresse pas le peuple centrafricain qui a aujourd’hui besoin de la stabilité, la paix, la justice et la cohésion nationale.
En vérité, l’opposition semble ne pas être prête pour aller à ces élections groupées à la bonne date. Et ne pas être prêt à aller aux compétitions ne veulent pas dire empêcher ces compétitions d’avoir lieu.
De quoi a-t-on finalement peur d’aller aux élections du décembre 2020 ? La question reste poser.