Par Marly PALA
Bangui 5 octobre 2020— (Ndjoni Sango) : La République Centrafricaine a accueilli du 30 septembre au 1er octobre dernier, la conférence sur les réformes pénitentiaires sur le thème : « Etat des lieux et perspectives ». Cette rencontre s’est déroulée dans la salle de conférence de l’AGETIP-CAF, en présence des experts des services pénitentiaires, des membres des départements gouvernementaux et des partenaires nationaux et internationaux.
Depuis l’accession de la République centrafricaine à l’indépendance jusqu’à nos jours, les conditions de traitement des personnes détenues restent une question majeure. Lorsqu’on fait le tour de certaines maisons carcérales opérationnelles du pays, on se rend compte que la prise en charge de ces personnes, privées de liberté est à revoir, surtout en cette période de crise sanitaire liée à la pandémie de Coronavirus qui secoue le monde.
Alors que ces dernières doivent aussi jouir de leurs droits mêmes quand elles sont punies. C’est dans cette optique qu’une conférence sur les réformes pénitentiaires appuyée par la MINUSCA et le Penal Reform International (PRI), sous la présidence du ministère de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux a été tenue pour démilitariser ce secteur.
A en croire Jean-Christophe Nguinza, ministre de la Fonction Publique, représentant son homologue de la Justice Flavien Mbata qui est absent du pays, cette conférence vient renforcer les instructions du Chef de l’Etat concernant le strict respect des personnes détenues :
« Vous savez, depuis l’accession à la magistrature suprême du Professeur Faustin Archange Touadera, il a pris à bras-le-corps, la question du respect des droits de l’Homme. C’est comme ça qu’il a instruit le premier ministre, qui, de son côté, dans la lettre de mission, a instruit le ministre de la justice, des droits de l’Homme, garde des sceaux, de veiller au strict respect des droits humains pour les personnes détenues et en incarcération. C’est pour cette raison que beaucoup d’avancées ont été réalisées et aujourd’hui, nous en sommes à une phase, qui depuis l’indépendance, on a réfléchi avec nos partenaires techniques et financiers de mettre en place une stratégie nationale pour les personnes en détention. Et dans les recommandations, il y a aussi une part de responsabilité du gouvernement. Donc, nous allons y réfléchir en Conseil des ministres pour voir dans quels moyens nous allons essayer de travailler pour améliorer la condition provisoire des droits de l’Homme et le respect des détenus », a-t-il déclaré.
Il ne faut laisser personne au bord de la route, a clamé Florian Irminger, directeur de Penal Reform International (PRI), qui rappelle que les détenus doivent aussi jouir de leurs droits comme tous les humains et doivent être traités comme tout le monde, en attirant l’attention des agents des services pénitentiaires sur la détention illégale et les violations des droits humains, visant les personnes incarcérées.
Il a apprécié par ailleurs la bonne gestion des maisons carcérales en Centrafrique en cette période de crise sanitaire liée au COVID-19, contrairement aux autres pays.
Signalons que plusieurs recommandations ont été formulées entre et autres, la prise en charge globale des personnes détenues et la formation adéquates des agents pénitentiaires, lors de cette conférence sur les réformes pénitentiaires qui est la première en Centrafrique.