RCA: élections 2020, mise en garde de Talitha Koum à la France

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Jean Marc Grosgurin, ambassadeur de France en Centrafrique

Bangui 27 octobre 2020—(Ndjoni Sango) : C’est dans une déclaration faite à la presse ce matin que le mouvement Talitha Koum Centrafrique, à travers son Coordonnateur National Blaise Didacien Kossimatchi, a mis en garde la France qui tente de manipuler le processus électoral en République centrafricaine. ci-dessous l’intégralité de la déclaration :  

DELARATION DE TALITHA KOUM CENTRAFRIQUE RELATIVE AUX TENTATIVES D’INTRUSION DE LA FRANCE DANS LE PROCESSUS ELECTORAL EN CENTRAFRIQUE

Centrafricaines, centrafricains, très chers compatriotes,

Ces derniers temps des sources bien informées font état de la volonté affichée par la France de mettre main basse sur le processus électoral en Centrafrique afin de favoriser l’aboutissement de ses visées néocolonialistes par l’imposition d’un candidat favorable à ses intérêts au détriment du suffrage des centrafricains et contre le cours de l’histoire.

Il est désormais de notoriété publique que la France au travers moult trafics d’influence tente depuis par divers moyens d’imposer sa logique aux acteurs du processus électoral et ceci au vu et au su de toute la communauté nationale et internationale qui malheureusement semble s’accommoder de ce qui ne peut être qualifié que d’intrusion d’une puissance étrangère aux relents néocolonialistes dans un processus sensé être indépendant et revêtant un caractère strictement national et souverain.

Comme preuve, on notera l’accord conclu par l’ambassade de France à Bangui avec la Cour Constitutionnelle, visant à apporter un soi-disant soutien technique à cette institution républicaine comme si c’était la toute première fois qu’on organisait des élections dans ce pays et que l’on vienne à manquer d’expertise de ce fait.

Les circonstances de cet accord conclu au domicile de l’ambassadeur de France en dit long sur la volonté de contractants.

Aujourd’hui encore, et pour enfoncer le clou, l’Ambassadeur de France Jean Marc GROSGURIN annonce en pompe la mise sur pieds d’un Comité de pilotage des élections en Centrafrique avec la prise en charge par la puissance néocoloniale d’un serveur devant servir de « back-up » pour sauvegarder les données traitées par l’Autorité Nationale des Elections (ANE), ce qui n’est rien d’autre qu’une voie de contournement destinée à manipuler les données électorales à des fins bien connues de détournement des résultats du suffrage populaire.

L’outrecuidance est poussée à l’extrême avec les pressions exercées sur la Cour Constitutionnelle pour valider toutes les candidatures à l’élection Présidentielle en particulier celle de BOZIZE YANGOUVONDA et de Catherine SAMBA-PANZA, deux candidatures polémiques du fait des charges qui pèsent contre ces deux personnalités et pour lesquelles des poursuites sont bel et bien engagées contre elles devant les tribunaux. La France semble oublier que c’est le même régime de BOZIZE qu’il veut ramener aux affaire qui avait poussé les jeunes à bruler le drapeau français en son temps lors d’une manifestation contre l’ambassade de France à Bangui ?

Mais diantre on est dans quel monde ? La RCA reste-t-elle un Etat souverain ou demeure-t-elle encore un département de la France métropolitaine devant se soumettre au diktat de « l’Empereur MACRON » ?

NON, NON et NON. TROP C’EST TROP, le peuple centrafricain a beaucoup souffert de cette politique impérialiste et néocoloniale de la France qui d’ailleurs reste l’une des causes principales des crises à répétition que ce pays a connues depuis plusieurs décennies.

L’heure de la « France-Afrique » est bien révolue et la jeunesse centrafricaine compte bien mettre un terme à cette relation paternaliste et infantilisante pour notre pays qu’a toujours imposée la France dans ses rapports avec la RCA.

Il est temps que nos relations se fondent sur le respect mutuel dans l’intérêt bien compris des deux peuples liés par une longue histoire bien que tumultueuse.

Comme disent les latins, « ERRARE HUMANUM EST, SED PERSEVERARE DIABOLICUM » autrement-dit « l’ERREUR EST HUMAINE MAIS PERSEVERER DANS L’ERREUR EST DIABOLIQUE ».

Fait à Bangui, le 27 Octobre 2020

Le Coordonnateur National de Talitha Koum Centrafrique,

Membre du Réseau International de Talitha Koum basé à Rome en Italie

Blaise Didacien KOSSIMATCHI

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Judicael Ouikon-Dongongo
4 années il y a

???! Si tel est le cas, rien empêche le peuple centrafricain de sortir dans les rues de notre gros village Bangui afin de demander la démission des membres de la cour constitutionnelle impliqués dans ce médiocre accord de soutien technique.

Dernière modification le 4 années il y a par Judicael Ouikon-Dongongo