Par Prince Wilfried NZAPAOKO
Bangui 17 février 2021— (Ndjoni Sango) : Plusieurs jeunes venus de différents arrondissements de Bangui, se sont retrouvés ce matin, 17 février 2021 devant le ministère de la jeunesse pour demander la levée des sanctions des 3 présidents de la jeunesse du 4ème, 6ème et 8ème arrondissements.
Ils étaient plus d’une centaine à se manifester revendiquant l’enlèvement des sanctions de leurs leaders qui ont été sanctionnés par la suite de la suspension de certains bureaux du Conseil national de la jeunesse centrafricaine (CNJCA).
Stève Youmbi, leader de la jeunesse du 8ème arrondissement nous parle de cette manifestation : « Le but de cette manifestation est de réveiller le silence du ministre de la jeunesse suite à nos nombreuses plaintes qui ont été déposées dans son service pour demander la levée des sanctions de nos présidents. Lors de la crise occasionnée par la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC), nous, la Jeunesse, nous avions organisé des marches pacifiques pour dire non à cette rébellion car notre avenir est en jeux et que cette jeunesse a trop souffert de manipulation de certains politiciens de ce pays qui utilisent les jeunes pour des fins politiques», s’est-il plaint.
Il poursuit : « La décision prise par les dirigeants du CNJ à l’encontre de nos leaders précisément ceux des 4èmes, 6 ème et 8 ème arrondissements, ils ont été destitués dans une assemblée générale dont on ignore l’existence. Après cette décision, nous sommes venus plusieurs fois auprès du ministre en tant qu’autorité et père de la jeunesse pour exprimer notre mécontentement. Mais il y’a de cela 1 mois sans suite, car ce silence fait dormir nos projets. Le bureau de la jeunesse est rempli de politiciens à l’exemple du vice-président. Ils ont destitué ces présidents par mauvaise foi sous prétexte qu’ils sont dans des partis politiques alors que tous les dirigeants du CNJCA ont tous une appartenance politique. C’est inadmissible que le vice-président puisse appliquer l’usurpation pour destituer le président alors qu’il n’a pas le droit. Nous voulons la paix car le président Touadera est un homme de paix. Nous voulons à ce que ces sanctionnés reprennent leur service pour la bonne marche de nos arrondissements ou s’il s’agit de sanctionner, on les sanctionne tous en commençant par la présidente de la CNJCA qui est aussi dans un parti politique », a-t-il conclu.
Prisca Ngombé, une habitante du 6ème nous donne sa version : « La jeunesse du 6ème arrondissement est solidaire et veille elle-même à la sécurité de notre quartier. Mais ce qui s’est passé avec la destitution du leader de notre quartier nous sommes déçus suite à cette décision prise par le CNJCA. Pour le moment, nous sommes considérés comme des orphelins parce que nous sommes sans leader et s’ils nous arrivent un malheur ou autre chose, qui va plaider notre sort, qui va nous secourir. Ça ne sera pas nos leaders que vous aviez destitués ?, a-t-elle déploré.
Quant au ministre de la jeunesse Privat Lionel Dounda : « Je prends bonne note de vos multiples réclamations. Mais vous savez que nous sommes dans un climat d’état d’urgence ce qui veut dire que nous allons nous calmer afin de répondre à vos attentes. Moi et mon directeur de cabinet, nous allons convoquer le bureau du CNJCA ainsi que vos représentants pour qu’ensemble, nous discutions pour qu’une solution soit trouvée dans l’amiable », a-t-il fait savoir.
Signalons que des preuves ont été soumises au ministre de la jeunesse prouvant l’appartenance politique de tous les dirigeants du CNJCA. Ces manifestants attendent du ministre la levée de ces sanctions illégales à l’encontre de leurs présidents. A défaut, une autre grève verra le jour pour remettre les dirigeants de cette jeunesse sur le droit chemin.