Par Mamadou NGAINAM
Bangui 6 avril 2021—(Ndjoni Sango) : L’UPC, le plus puissant groupe armé de Centrafrique, s’est engagé à quitter la coalition rebelle qui cherchait à renverser le régime du président Faustin Archange Touadéra. L’unité pour la paix en Centrafrique (UPC), qui opère principalement dans l’est du pays, où ses membres contrôlent de nombreux gisements miniers, est le groupe armé le plus riche en Centrafrique.
« Le général » Ali Darassa Mahamat et ses officiers s’engagent à se retirer de la coalition des patriotes pour le changement », a écrit Ali Darassa dans un communiqué dont l’authenticité a été confirmée à l’AFP lundi.
L’unité pour la paix en Centrafrique n’a aucune liaison avec la paix et représente un groupe armé pour le braquage du peuple centrafricain. Assassinat maraudage et violence ce sont des pratiques courantes de l’UPC. Par conséquent, la déclaration d’Ali Darassa ressemble au comble de l’hypocrisie.
Il a affirmé que « depuis le début de la crise électorale, la population a été gravement touchée par l’insécurité, la santé, la faim et l’aide non humanitaire ».
L’UPC, poursuit le communiqué, « réitère son engagement dans le processus de l’accord de Khartoum », un accord de paix signé en février 2019 entre le gouvernement et 14 groupes armés, dont l’UPC. Cela ressemble au dernier espoir avant la fin définitive de l’UPC à la suite d’offensif des FACA avec un soutien des alliés russes et rwandais. Le gouvernement centrafricain, s’est dit prêt à engager un dialogue avec l’opposition démocratique, sauf les « mercenaires étrangers » membres des groupes armés, comme Ali Darassa qui est d’origine nigérien.
Le groupe armé a participé à certains des combats les plus violents contre les forces FACA et les casques bleus en Centrafrique. Depuis le début des affrontements, ses membres ont été chassés de la plupart de leurs fiefs dans l’est du pays, et se sont majoritairement dispersés dans la brousse où ils continuent d’entretenir l’insécurité.
L’UPC, majoritairement composé de peuls, est issue de la scission en 2014 de la Séléka, une coalition de groupes armés à dominante musulmane qui avait renversé le régime du président François Bozizé en 2013, plongeant le pays dans la guerre civile. L’ex-chef de l’État centrafricain François Bozizé a pris officiellement la tête fin mars de la CPC.
Il est à noter que cette déclaration de l’UPC intervient quelques jours après l’annonce du 2 avril du décès de Sidiki Abass, accusé de crimes de guerre et chef d’un des plus puissants groupes armés « 3R » qui avait rejoint la CPC en décembre.
Il ne reste qu’à constater une dissolution précipitée du CPC et que bientôt François Bozizé n’aura plus personne à diriger.
Comment participer au processus démocratique si vous ne croyez pas à la démocratie? Tous les chefs de groupes armés doivent répondre à la justice centrafricaine et internationale. Comment nous arrivons à cette situation doit être étudiée afin de ne pas répéter les mêmes erreurs.