Par Cyrille YAPENDE
Bangui 12 avril 2021—(Ndjoni Sango): Le Groupe de travail de la société civile sur la crise centrafricaine (GTSC) ne se fait pas attendre pour réagir à l’interview donnée sur les ondes de RFI du Représentant spécial des Nations-Unies en Centrafrique, Mankeur Ndiaye ce vendredi 9 avril 2021. Le souhait du retour des deux groupes armés actifs, alliés de la CPC dans l’APPR-RCA par Mankeur Ndiaye, est mal digéré par le GTSC qui le pointe comme un « complice » des mercenaires.
Le GTSC brise le silence autour de l’interview donnée par le patron de la Minusca, mission onusienne en République centrafricaine, qui plaide pour le retour de l’UPC et 3R, des groupes armés affilés à la coalition des patriotes pour le changement (CPC), coordonnée par l’ex-Président François Bozize.
La plaidoirie de Mankeur Ndiaye s’appuie sur la motivation des deux responsables des ces groupes armés précités qui se sont désolidarisés de la CPC afin de regagner l’accord politique, signé le 6 février 2019 entre le gouvernement et les 14 groupes armés.
Cette réaction a suscité une colère rouge au sein du GTSC qui a finalement donné un réquisitoire accablant contre le représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies en Centrafrique.
Il s’agit là d’un« argument fallacieux qui témoigne, à n’en point douter, de la complicité de sieur Ndiaye Mankeur avec les mercenaires qui ont pris le peuple centrafricain en otage, et ce, depuis près d’une décennie. Le retrait de l’UPC et du mouvement 3R de la CPC ne pourrait, en aucun cas, être assimilé à un acte de bonne foi. Plus jamais, le peuple centrafricain est résolu à tourner la page des groupes armés et n’entend plus céder au chantage de ces mercenaires qui font de la rébellion une activité lucrative et génératrice de revenus », a déclaré Paul Crescent Beninga, porte-parole du GTSC.
Par ailleurs, la plateforme de la proposition de solution pour la résolution pacifique des conflits et de contrôle citoyen attire l’attention du gouvernement sur toute tentative d’acceptation de cette démarche « rétrograde » qui pourrait, selon eux, replonger les populations de l’arrière-pays dans une situation d’insécurité.
Ce n’est pas tout ! A Mankeur Ndiaye, le GTSC lui dit de cesser de parler et de décider en lieu et place du peuple et des autorités centrafricaines. Cet avertissement, selon le GTSC, vaut pour tous les diplomates en fonction en République centrafricaine.
Le GTSC n’est pas seul à être en colère contre le diplomate des Nations-Unies. Plusieurs caciques du régime ne cachent pas leur mécontentement contre ce dernier sur les réseaux sociaux dont d’aucuns vont très loin pour demander à ce qu’il soit relevé immédiatement de Centrafrique.
A titre de rappel, une grande manifestation s’est déroulée ce samedi 10 avril 2021 à PK0 contre la déclaration de Mankeur Ndiaye sur les ondes de RFI, concernant la situation de crise militaro-politique en Centrafrique.