Par Juste MBANGO
Bangui 5 juin 2021—(Ndjoni Sango) : Le 4 juin, une conférence de presse conjointe des représentants de l’Union européenne et de l’ONU a eu lieu à Bangui, où a participé le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Monsieur Jean-Pierre Lacroix. Plusieurs dizaines de militants centrafricains se sont rassemblés près de l’hôtel Ledger, où se tenait la conférence, pour transmettre une série de lettres et de documents contenant des plaintes contre la Minusca émanant de la population centrafricaine.
Des journalistes et des militants d’organisations à but non lucratif ont tenté de transmettre des lettres à Jean-Pierre Lacroix, mais la sécurité du politicien les a empêchées de se rapprocher. Ce n’est qu’avant le début de la conférence de presse que le porte-parole de la «Génération Consciente» a pu se frayer un chemin à travers la sécurité et remettre à Jean-Pierre Lacroix, en personne, des lettres et des plaintes contre la MINUSCA de la part de la population centrafricaine.
Les lettres, qui ont été transmises à un grand responsable de l’ONU, ont décrit les faits d’inaction et les crimes commis par les casques bleus de la MINUSCA sur le territoire de la RCA. Par exemple, une lettre contenant la demande des parents malheureux du conducteur de moto-taxi tué à Amadagaza d’analiser l’incident et de punir les responsables.
Dans d’autres lettres, envoyées à partir de Bambari, Bouar et d’autres villes, les gens ont demandé de retirer les contingents de la MINUSCA, parce qu’ils ne voilaient pas de soutien de leur part et les accusent également d’une aide aux rebelles des groupes armés.
Rappelons que jusqu’à présent, pour ce cas, comme pour de nombreux autres crimes, la MINUSCA n’a fait aucun commentaire. Tous les documents, y compris les lettres et les plaintes des Centrafricains, remis au Secrétaire général adjoint, ont déjà été envoyés à l’adresse postale du QG du Conseil de Sécurité des Nations Unies, mais aucune réponse officielle n’a été reçue.
De nombreux journalistes, résidents et militants d’organisations à but non lucratif réunis à l’hôtel Ledger ont voulu participer à la conférence de presse de l’ONU pour poser des questions en personne et exprimer leur mécontentement à la MINUSCA. La sécurité du politicien ne les a pas laissés s’approcher. Sans doute, est-il beaucoup plus agréable pour M. Lacroix de communiquer avec des journalistes fidèles qu’avec des citoyens ordinaires qui veulent pour que la paix et la tranquillité règnent dans leur pays et que les crimes commis contre eux ne restent pas impunis.
Il ne reste plus qu’à espérer qu’un jour, la voix des Centrafricains ordinaires pour les grands fonctionnaires de l’ONU sera plus forte et plus importante que le bruit des pièces de monnaie, et que la vie d’un conducteur de moto-taxi ordinaire leur coûtera beaucoup plus de 1000 francs et un paquet de nourriture.