Par Marly Pala
Bangui 17 juin 2021—(Ndjoni Sango) : Dans l’objectif d’accompagner psychologiquement les femmes candidates aux élections législatives de 2020-2021 en Centrafrique, l’ONU Femmes organise l’atelier de formation sur la gestion du stress post-conflit. La formation a eu lieu le jeudi 17 juin dans la salle de conférence de JM Résidence à Bangui, en présence de plusieurs candidates venues pour la circonstance.
La République centrafricaine a abrité, en fin 2020, des élections groupées. Lesquelles des élections, plus de 245 femmes se sont présentées pour les législatives. Mais ces échéances se sont déroulées dans un contexte sécuritaire inquiétant, ce qui joue beaucoup plus en défaveur de ces femmes. Car certaines candidates ont été menacées, intimidées, abusées, séquestrées, volées et d’autres ont vu leurs matériels de campagne emportés par les bandits.
C’est pourquoi, l’ONU Femmes a décidé d’accompagner psychologiquement ces femmes, en leur offrant une assistance pour guérir le traumatisme et leur redonner espoir.
Selon Kevin Demanou, chargé de programme genre et politique publique à l’ONU Femmes, cet atelier vise à réduire les souffrances psychologiques liées aux évènements traumatiques vécus :
« Cet atelier s’inscrit dans le cadre du renforcement de leadership féminin et l’accroissement de leur représentativité au sein des instances de prise de décision en République centrafricaine. Il fait suite aux autres mécanismes d’appui que nous avons apportés, notamment, sur l’amélioration du cadre juridique dans lequel on parle de l’élaboration de la loi sur la parité, genre et élections, code électoral. Ce qui nous a permis de former 1000 femmes, potentielles candidates aux élections législatives. Donc, nous avons une équipe de 5 avocats et 4 huissiers de justice disponibles qui va permettre aux femmes candidates, non seulement de faire leur contentieux postélectoral, mais aussi,de les accompagner dans le processus juridique qu’elles vont entreprendre », a-t-il précisé.
Une satisfaction pour Elica Pierrette Ouanga-Amatoko,néeLakoueténé, candidate aux législatives dans la circonscription desMbrés, qui apprécie l’ONU Femmes et appelle d’autres femmes à plus de motivation : « Je suis très contente de l’initiative que l’ONU Femmes a mise en place. Vous savez, ce n’est pas facile pour nous, les femmes candidates, de battre campagne pour les élections dans nos différentes circonscriptions, surtout en ces moments de crise sécuritaire. Et en principe, ce sont les institutions centrafricaines qui doivent nous aider dans ce combat. Mais malheureusement, nous avons été abandonnées et certaines d’entre nous sont devenues victimes, alors qu’on nous encourage à participer massivement au processus électoral. Et cette formation va vraiment nous aider à surmonter tout ce que nous avons vécu pendant les campagnes en termes de violence, vandalisme et autres actes malsains qui ont abattu notre moral. Vraiment, j’en suis satisfaite et je demande aux autres femmes de reprendre courage pour que nous puissions relever les défis », a-t-elle avancé.
Cette formation sur la gestion du stress post-traumatique à l’endroit des femmes candidates aux législatives intervient, alors que plus de 10 femmes ont déjà siégé à l’Assemblée nationale et certaines autres sont encore dans la course en attendant les résultats des partielles.