J’ACCUSE  DONC  LA  FRANCE  DE  VOULOIR  MAINTENIR  AINSI  UN  LIEN  SECULAIRE  DE  DEPENDANCE  ET  DE  SOUMISSION  QUI  INFANTILISE  LES  CLASSES  POLITIQUES  AFRICAINES

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logo bbbLa gouvernance de Barthélémy BOGANDA ne peut se comprendre sans un petit retour en arrière sur l’origine moderne de la Républicaine Centrafricaine auparavant territoire situé en Afrique Equatoriale Française, au nord de la rivière Oubangui et au sud de la rivière Chari actuellement en territoire tchadien. La conquête s’est faite sous deux aspects ;  l’exploration du territoire proprement dit, la construction de Bangui et des villes fortifiées à l’intérieur (Fort Sibut, Fort Crampel, Fort Archambault, Fort Lamy…). Les premiers explorateurs Grenfell, Vangélé, Dolisie… ne rencontrèrent que des villages fortifiés qui se faisaient régulièrement la guerre entre eux, les plus forts écrasant les plus faibles. Parfois des alliances appelées niongo-mènè se faisaient entre les villages pour se préserver des prédateurs et des villages plus forts.  Dolisie signait des traités avec les chefs coutumiers sur la base d’un décret du 21 février 1900. Un cérémonial entoure toujours  le pacte d’amitié précédant la signature du traité et la remise d’un pavillon (drapeau) qui devrait renforcer le sentiment de l’appartenance à une Patrie.

Depuis le 15 siècle, les portugais voyageant vers l’Inde sur la côte Atlantique ont découvert le Congo et commencèrent le commerce de déportation des esclaves noirs, main d’œuvre peu coûteux, vers l’Europe et l’Amérique. Au 19ème siècle Livingstone,  Savorgnan de Brazza commencèrent à proprement parlé, l’exploration de l’Afrique.

Avant l’arrivée des colons dans le territoire de l’Oubangui-Chari, il existait deux types d’organisation sociale et administrative, à l’ouest les tribus vivent dans des villages fortifiés sans aucune relation entre elle. A l’Est et au Nord la région est organisée en Sultanat, organisation du monde arabe comme les Emirats ou les Califats, dû à la présence des royaumes érigés au 10ème siècle du Kebbi, Kanem Bornou, Baguirmi, Ouaddaï, Darfour, pénétrés par l’islam introduit par l’oppression du monde arabe et les razzias d’esclaves qui était leur monopole d’activité en Afrique.

L’exploration de l’Oubangui a duré 10 ans de 1890 à 1900, avec une mission dirigée sur le Tchad par Crampel  qui a atteint le Chari en 1895. L’autre mission est pointée vers le Haut Nil avec Liotard et Marchand. Cette expansion ne plut pas aux allemands qui étaient au Cameroun,  l’Angleterre au Soudan et la Belgique au Congo. Les limites de l’influence de ces pays colonisateurs furent fixées par un accord franco-congolais où la limite sud du pays s’arrête au Mbomou et à l’Oubangui en 1897. En 1899 le traité de Londres définit la frontière commune entre le Soudan anglo-saxon après que Marchand fut battu à Fachoda par les anglais. En 1894 la France et l’Allemagne s’entendent pour préciser leurs droits respectifs au Sud et à l’Est du lac Tchad. En 1911, par une rectification des frontières, l’Allemagne abandonne à la France la Haute-Sangha, la Lobaye, Bouar-Baboua, l’Ouham Pendé et 75 % de l’Ombella-Mpoko  jusqu’à 40 kms de Bangui.

Vient la période de la fondation de Bangui de 1889 à 1894 et partant de tout le territoire par Crampel, Dybowski, Maistre…, et la construction moderne du Pays :

A cette époque Bangui  n’était pas encore une ville à proprement parlé mais un ensemble de bourgades disséminés dans la brousse  et séparés par des pistes avec comme point de ralliement la construction du Rock Club lieu de détente où se retrouvaient les quelques 1200 européens de l’époque après une dure journée de labeur

La période de la première guerre mondiale de1914-1918 fut un temps mort économique. Il fallait aussi libérer l’Oubangui de la portion  de territoire imprudemment abandonné à l’Allemagne en 1911 (Mongoumba), des troubles éclatèrent qu’il a fallu réprimer ; En 1920, les colons démobilisés reviennent et l’activité commerciale reprend. C’est de cette époque que datent les premiers essais de culture du café et du coton américain qui deviendront plus tard avec le diamant, les principales richesses de l’Oubangui. C’est aussi à cette époque que s’implantèrent les grandes firmes commerciales, OUHAM-NANA, CCSO, MOURA, DIAS, SCKN, SANTOS…..  et les concessions KOTTO, la MPOKO…

Les premiers missionnaires protestants américains arrivèrent à Bangui en 1921. Monseigneur Angouard entama la fondation de la mission Saint-Paul des rapides. A propos de cette mission, on peut lire une anecdote qui fait sourire « la mission était protéger nuit et jour par un poste de miliciens. Elle fut attaquée plusieurs fois par les mandjas hostiles à l’expansion européenne à coup de flèches, de sagaies et dont les auteurs demeuraient insaisissables, disparaissant dans la forêt.

Le rallye Paris-Madagascar,  dénommé Croisière Noire Citroën, passant par Fort Lamy, Fort Archambault, Fort Crampel, Fort Sibut, passait à Bangui en 1925. Au cours de la même année le célèbre écrivain français effectuait un voyage qui passait par Boda-Bambio-Nola qu’il raconte dans un livre intitulé « voyage au Congo »

La construction de Bangui se poursuit de 1930 à 1939 par la poursuite de l’aménagement de Bangui et les débuts de l’aviation. Lors du cinquantenaire de l’AEF, le gouverneur Henri BOBICHON disait de Bangui : « C’est un poste que  j’avais construit en 1893…L’ancienne résidence existe toujours sur les rochers, à cheval sur les rapides à l’emplacement de l’actuel  hôtel Oubangui ; elle est occupée par une compagnie de tirailleurs sénégalais et ses  cadres européens.  Une jolie petite ville  pittoresque  habitée par 250 européens, 50 européennes et 5 à 6000 noirs, a été édifié en moins de 14 ans, sur un immense plateau duquel il a fallu déraciner la forêt, afin de construire de superbes villas, l’hôtel du Gouverneur, la résidence du Gouverneur  général  en inspection, des maisons de commerce, des vastes magasins, un hôtel, une église, des  écoles, des ateliers, des garages, des banques, des bureaux administratifs, la mairie, le tribunal, des marchés….et l’aménagement de profondes et larges avenues bordées de manguiers. Aux alentours se trouvent le champ de l’aviation, les cours de tennis, les champs de courses, au-delà des cataractes, la mission des pères de Saint Paul et celles des sœurs du Saint Esprit…. »

En 1932 la mission de Bangui-ville a été détruite par un ouragan d’une violence inouïe ainsi que les écoles avoisinantes. Elle fut reconstruite en 1937.

L’escadrille servait surtout de reconnaissance vers le Soudan et la Lybie. En 1938 la liaison Bangui-Douala est crée. En 1940 la base aérienne de Bangui se ralliera à  la France Libre du Général de Gaulle

Au début de la pénétration française, l’Oubangui était divisé en circonscriptions, puis départements, postes et subdivisions. L’Oubangui, était  représenté par un  délégué auprès du Commissaire Général de Libreville. Le Gouvernement Général de l’AEF regroupait le Gabon, le Moyen Congo et l’Oubangui-Chari. La vie en Oubangui se confondra avec la vie politique française.

La colonisation amenait avec elle une organisation, la pacification des contrées, l’implantation de la religion chrétienne à travers des cadres administratifs rigides que ne peuvent tolérer les populations. Les sultans de leur côté n’acceptèrent pas de renoncer à leurs occupations favorites qui sont le trafic, le brigandage et la traite des esclaves. La France mettra 20 ans à instaurer un semblant d’ordre.  Des opérations militaires furent conduites dans les régions difficiles de la Haute-Sangha, la Lobaye (1904-1911), Basse Kotto, Ouaka (1908-1909), Haut-Oubangui, Mbomou (1912).

La France, n’étant pas un pays philanthrope, ne venait pas seulement mettre l’ordre, la paix et civiliser les populations mais aussi pour des intérêts économiques : des concessions sont octroyées à des sociétés pour leur exploitation. Le régime de l’Indigénat, une sorte de régime judiciaire adapté à l’Afrique, se transformera rapidement en une police arbitraire, maintenant les populations sous pression, ce qui faisait fuir les populations à l’intérieur des terres. Les prestations en journée de travail, les impôts très lourds, d’abord en nature (ivoire, caoutchouc) ensuite en espèces, contribuèrent à l’aggravation de la misère économique et physique de l’oubanguien.

La découverte du territoire, dans l’ensemble s’est faite de manière pacifique sauf face à Rabah et Sénoussi,  trafiquants d’esclaves et d’ivoire.

La deuxième guerre mondiale éclata en 1939 et durera jusqu’en 1945. La France est sous occupation allemande,  le Gouvernement  français est refoulé à Vichy dans le sud de la France et est dirigé par le Maréchal  PETAIN, tandis que le Général de GAULLE s’exile à Londres et constitue la France Libre. En France la résistance s’organise par des actes de sabotage pour contrer les actions de l’ennemi allemand, mais la marge de manœuvre des résistants étaient limitée.  Le 18 juin 1940 le Général de GAULLE lance son appel aux pays de l’Afrique  française (AEF et AOF) pour lever le nerf de la guerre en moyens  tant humains que  financiers.

La rupture de la France Libre avec la France de PETAIN entraîna de graves problèmes de ravitaillement et de financement de la guerre. Le coût de cette guerre ne pouvait donc pas être imputé à la France sous occupation. L’Afrique et donc l’Oubangui ont été mis à contribution sur le plan économique, humain et financier. Il fallait accroître la production minière et agricole pour fournir à la France Libre les matières premières nécessaires à la poursuite de la guerre. Des contributions volontaires furent levés, on triple même l’impôt alors que les prix d’achat des produits n’ont que doublé. C’était l’époque de la chicotte du RPF de nos arrières grands parents. Bien entendu, les querelles des français divisés entre gaullistes et  pétainistes se retrouvent aussi à Bangui au cercle du Rock club.

Nos jeunes parents, les colons et quelques fonctionnaires s’enrôlèrent dans les divisions BM2 et BM7 (Bataillon de Marche de l’Oubangui, une des premières Forces Françaises Libres dirigés entre autres par le ROUX et KOUDOUKOU le premier officier oubanguie) et feront la guerre en Erythrée, au Levant, en Tunisie, en Italie et en France. Ces bataillons seront visités à Bangui par le général de Gaulle en 1941. Devant tant de sacrifices consentis par les colonies et devant le mouvement panafricain d’émancipation qui se répandait alors à travers toute l’Afrique, la nécessité de reformer toute la politique française à l’égard de ses territoires se faisait sentir. Une conférence de Brazzaville, début 1944,  dénonce les conceptions coloniales et préconise une  nouvelle politique, une nouvelle administration et une nouvelle justice. Le travail forcé est abandonné et le code de l’Indigénat aboli. Un programme de réalisations sociales est mis en place.

La Constitution de 1946 s’inspirera beaucoup de cette Conférence de Brazza. Des réformes sont entreprises, chaque territoire possèdera un Conseil Représentatif dont les membres seront élus par un double Collège formé de citoyens français et des citoyens locaux. Un Grand Conseil de l’AEF est organisé au niveau de la Fédération. Les territoires d’Outre-Mer (par-delà de la mer en dehors de la France) sont représentés auprès des Assemblées Métropolitaines. Le système électoral devient petit à petit  le suffrage universel. La réorganisation de la justice se fait dans le sens d’une africanisation des tribunaux.

Une action est tentée pour améliorer le niveau de vie du paysan et créer un tissu économique à travers le FIDES (Fonds d’Investissement pour le Développement Economique et Social)

A la fin de l’époque coloniale on pouvait lire un témoignage de Louis Sanmarco, Gouverneur « l’Oubangui était un poste difficile, un traquenard, mais le budget était en équilibre, la caisse de réserve positive, les techniciens sont de bonne qualité, ardents….mais l’économie était médiocre, les palabres incessantes, le malaise général ….» tout à fait comme aujourd’hui !!!!

J’ACCUSE LA FRANCE

  1.PAYS COLONISATEUR  D’AVOIR CAPORALISER  L’ELAN HUMANITAIRE  ET SALVATEUR  QU’A EU L’ AFRIQUE VERS LA FRANCE PENDANT  LA DEUXIEME  GUERRE  MONDIALE  POUR  SOUTENIR  L’  EFFORT DE  GUERRE,   EN  UN  PACTE  DE  COOPERATION  DANS  LE  DOMAINE  DES  MATIERES  PREMIERES (pétrole,  uranium, thorium, lithium, bene lium…et autres produits stratégiques ) AFIN  DE  GARANTIR  LES  INTERETS  MUTUELS  EN  MATIERE  DE  DEFENSE, OU  LA  FRANCE  INTERDIT  AUX  PAYS  AFRICAINS  DE  N’EXPORTER  EXCLUSIVEMENT  LEURS  MATIERES  PREMIERES QUE VERS  LA  FRANCE  ET  DE  NE  S’APPROVISIONNER  QU’AU  DEPART  DE LA  FRANCE,  CONFISQUANT  AINSI  NOS  RICHESSES  POUR  SES  SEULS  BESOINS.

D’AVOIR FAIT SIGNER  AUX  ETATS  UN  ACCORD  PARTICULIER  PORTANT TRANSFERT  DE  COMPETENCE  DE  LA  FRANCE  VERS  LA COMMUNAUTE  FAUTE  DE  NE  PAS  AVOIR  FORME  SUFFISAMMENT DE  CADRES  AU  MOMENT  DE  LA  DECOLONISATION.  CE  QUI  A  POUR  CONSEQUENCE  DE  NE  PAS  DISPOSER DE  CADRES COMPPETENTS HAUTEMENT  QUALIFIES COMME  DANS  LES  PAYS  ANGLOPHONES ET  BELGOPHONES,  POUR  RELEVER  LE  DEFI  DE  POURSUIVRE LA MODERNISATION  DES  ETATS  APRES  LE  DEPART  DES  COLONS  .

J’ACCUSE  DONC  LA  FRANCE  DE  VOULOIR  MAINTENIR  AINSI  UN  LIEN  SECULAIRE  DE  DEPENDANCE  ET  DE  SOUMISSION  QUI  INFANTILISE  LES  CLASSES  POLITIQUES  AFRICAINES.

Le Centrafricain normal soucieux du Centrafrique normale

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DANGBA LOPO
9 années il y a

Il ne suffit pas seulement d’accuser la France, car elle reste et restera toujours prédominante dans les relations avec la RCA. Les relations entre les Etats sont des relations d’intérêt. On ne peut pas interdire à la France de sauvegarder ses intérêts en Centrafrique. Il faut être autiste et aveugle pour ne pas comprendre cela. Il est temps de se rendre à l’évidence et d’engager de vraies négociations avec la France pour revisiter les Accords du13 août 1960, notamment en ce qui concerne les matières premières stratégiques. La France ne demande que cela, au lieu d’aller signer dans son dos… Lire la suite »