Par Mamadou NGAINAM
Bangui 8 Janvier 2022—(Ndjoni Sango): Incendier un poste de police devant permettre le maintien de l’ordre dans le 3ème arrondissement de Bangui, c’est sans doute s’en prendre à l’autorité de l’Etat. C’est ce que l’on a assisté le vendredi dernier à cette scène du grand banditisme auquel s’adonne un groupe de commerçants armés qui a incendié le poste avancé de police de KM5 en guise de représailles contre les forces de l’ordre.
Une fois de plus, l’autorité de l’Etat vient d’être remise en cause par les fauteurs de troubles au PK5, communément appelé KM5. Le KM5, ce quartier populaire de Bangui, épicentre d’activités commerciales de la capitale centrafricaine, situé dans le 3ème arrondissement, continue de bomber le torse au gouvernement comme d’habitude.
Alors que les forces de l’ordre ont tenté d’interpellé un présumé trafiquant de « tramadol » qui a sorti son couteau pour poignardé les gendarmes, selon les informations recueillies, un groupe de personnes hostiles à l’ETAT de droit et de justice s’est levé pour s’en prendre à l’autorité de l’Etat en incendiant le poste de police de la localité.
Par l’incendie d’un poste de police installé dans la localité, l’autorité de l’Etat est foulée à pied. De la vie des observateurs de la vie, tout se passe comme si le KM5 est devenu un Etat dans un Etat. Considéré comme une poudrière où la quasi-totalité de la population est armée, la situation sécuritaire est toujours imprévisible, malgré les initiatives du gouvernement et de la communauté internationale pour restaurer un climat sécuritaire relativement apaisé.
C’est même surprenant de voir que le PK5 ait épargné des opérations des fouilles des maisons par les forces armées centrafricaines (FACA) pour rechercher des effets militaires qui pullulent la capitale. De surcroit, les opérations de déguerpissement des kiosques et installations anarchiques aux abords des routes de la capitale, par la mairie de Bangui, n’ont jamais eu lieu au KM5.
A un moment, on se demande s’il y a un deal entre le gouvernement et la communauté internationale pour que le PK5 ne soit pas touché par les opérations de maintien menées par les forces gouvernementales. Or, c’est la seule localité de la capitale centrafricaine qui constitue encore une poche d’insécurité et de résistance armée depuis l’avènement de l’ex-rébellion Seleka en 2013. A chaque action des forces de l’ordre, les représailles se font contre les institutions de l’Etat dans ce secteur encore réfractaire à la présence de l’Etat.
Si le gouvernement cherche à prendre contrôle des régions et des localités occupées par des groupes rebelles et des bandits de grand chemin, on ne doit pas perdre de vue que le KM5 fait aussi partie de ces localités encore sous contrôle des groupes et milices armés.
Ce n’est un secret de polichinelle, le KM5 abrite des cellules dormantes des groupes rebelles de l’ex-Seleka, alliés à la CPC. C’est une situation que le gouvernement doit gérer avec beaucoup de tacts, car, il se trouve au KM5 des civils innocents.