Par Mamadou NGAINAM
Bangui 16 mai 2022—(Ndjoni Sango): La République centrafricaine, tout comme les pays d’Afrique et voire du monde, traverse une situation économique très difficile. Cette conjoncture a affecté tous les domaines d’activités socio-professionnelles et les ménages en souffrent quotidiennement.
En ce moment, la République centrafricaine traverse une période très difficile. Des rumeurs courent un peu partout dans les médias, les réseaux sociaux et sur toutes les lèvres. Ces rumeurs font état de ce que, la caisse du Trésor public serait au compteur rouge. Cette rumeur alarmante, a mis en éveil bon nombre de compatriotes qui suivent attentivement, l’évolution de la situation du pays.
Nous sommes sans ignorer que, depuis deux ans, la République centrafricaine est suspendue des aides budgétaires, notamment de la part de la France, suivi des institutions de Bretton Woods ainsi que de la part de l’Union Européenne.
Ces appuis budgétaires, même si elles sont modestes, néanmoins, elles permettent à l’Etat centrafricain de faire face à certaines charges dans plusieurs domaines. C’est-à-dire, ces aides ne sont pas négligeables du moment où le budget de l’Etat n’est pas consistant (280 milliards) de FCFA par an, cela est insignifiant pour faire face aux multiples défis auxquels, fait face la RCA.
Le défi sécuritaire à son tour, a fait surcharger les besoins de l’Etat. C’est pourquoi, l’effort de guerre consomme la majeure partie du budget de l’Etat à l’heure actuelle. Ainsi, face aux défis économiques, sécuritaires et financiers, la RCA traverse une situation difficile sans oublier celle de la pénurie des produits pétroliers qui touche toute la sous-région de l’Afrique centrale.
Au vue de cette situation, le pays ne peut pas rester les bras croisés, les hautes autorités doivent faire preuve d’imagination tout en mettant en place une stratégie qui scie avec la réalité de l’heure car, en période exceptionnelle, il faut des mesures et ou des solutions exceptionnelles. Ceci dit, le gouvernement doit songer à la réduction du train de vie des hauts responsables de l’Etat.
Ensuite, réduire les fêtes intempestives jugées inutiles voire supprimer les jours fériés qui suivent les fêtes tombées un dimanche. Cela permettra aux entreprises que ça soit du secteur formel et informel ainsi qu’à l’administration publique, de travailler et augmenter les recettes étatiques. L’augmentation de la production des entreprises et l’intensification des activités commerciales, permettront de faciliter le circuit monétaire dans le pays.
Mais également, il faudrait que le chef du gouvernement veille à une gestion saine et rigoureuse des fonds de l’Etat car, le temps est dur. La gabegie financière, c’est ce que les institutions financières nous reprochent souvent car, ces aides que nous sollicitons sont les fruits des souffrances des autres.
La RCA est un pays qui n’est pas totalement pauvre. Son vrai problème se trouve au niveau de l’organisation et de rigueur. Les recettes douanières, les impôts et autres taxes perçues par les régies financières de l’Etat peuvent servir à maîtriser la situation pourvu qu’elles soient bien sécurisées et bien gérées.
Comme l’a si bien dit le ministre des finances et du budget, Hervé Ndoba, même en absence de ces aides budgétaires, le pays va toujours fonctionner comme il se doit et que les dépenses régaliennes de l’Etat vont toujours exécutées dans le temps comme d’habitude. Ceci dit, ce contexte général de crise qui affecte tout le pays du monde à l’heure actuelle, doit être pris en compte.
Il suffit juste de préparer le Centrafricain moralement à affronter ce qui viendra car, il s’agit d’une question de communication et de sensibilisation.