Par Cyrille YAPENDE
Bangui 17 mai 2022—(Ndjoni Sango) : Après son report au mois d’avril, la Cour Pénale Spéciale (CPS) a repris le 16 mai 2022 les audiences de la première session criminelle d’assises avec l’affaire du massacre de 46 civils en mois de mai 2019 par les éléments des 3R dans la région de l’Ouham-pendé au nord-ouest du pays.
Le procès des trois présumés accusés dans l’affaire de l’assassinat de 46 personnes dans les localités de Koundili et Lemouna en 2019, a repris après quelques jours de sa suspension sur la demande des avocats de la défense. Il s’agit des éléments des 3R, Issa Sallet Adoum, Yahibou Ousmane et Mahamat Tahir.
Dès l’ouverture du procès, les avocats ont sollicité de la Cour le report de l’audience pour mieux s’organiser dans la défense de leurs clients, mais leur sollicitation a été rejetée donnant la possibilité de procéder à la tenue effective des assises souhaitées par les victimes de la guerre civile en République centrafricaine.
Le président de la Cour, en donnant la parole à l’un des suspects Issa Sallet Adoum, sur les faits qui lui sont reprochés, l’ancien chef de guerre qui a reconnu les faits mais précise avoir agi sous les ordres de son chef Abass Sidiki patron des 3R, décédé lui aussi sur le front.
Les deux autres suspects ont dans leurs propos, demandé pardon à la population centrafricaine pour les crimes qu’ils ont fait dans les rangs des 3R dans la région du nord-ouest de la République centrafricaine.
Les arguments avancés par les accusés ont été soutenus par leurs avocats qui estiment que leur responsabilité individuelle n’est pas engagée parce qu’ils obéissent aux ordres de leur chef.
« Vous avez suivi mon client, son cas est défendable. Je ferai de mon mieux pour que sa cause soit attendue par la Cour », a déclaré Me Yakola.
La partie civile donne une autre version sur l’engagement individuel et des accusés qui reconnaissent déjà leur responsabilité : « En les écoutant, la première des choses lorsqu’ils ont pris la parole, ils ont demandé pardon au peuple centrafricain. Et à mon humble avis, je pense quelque part, ils se reconnaissent dans ce qu’ils ont fait et ils aimeraient bien avoir pardon de la population centrafricaine. Alors pour la suite, dans leur déposition, ils varient les uns et autres ce qui est tout à fait normal, et ne peut pas reconnaitre d’emblée tout ce qu’on a fait (…) », a précisé Me Bagaza.
La reprise de cette audience de la Cour Pénale Spéciale (CPS) est une lueur d’espoir pour les victimes des groupes armés qui souhaitent voir leurs bourreaux répondent de leurs actes devant les instances judiciaires.