Par Prince Bouanga
Bangui 7 Octobre 2022-(Ndjoni Sango) : Alors qu’il y’a quelques décennies encore, les moments de deuil étaient les occasions où les familles, les amis et les connaissances se réunissaient autour des personnes éprouvées pour partager leur douleur et compatir à leur souffrance, ces derniers temps, les places mortuaires et les cérémonies funéraires des personnes disparues sont devenues les lieux de tous les excès possibles. On est en droit de se poser la question : les centrafricains ne sont-ils plus compatissants ?
Les spectacles qu’offrent les participants aux veillées mortuaires et aux obsèques sont de plus en plus désolants et regrettables. Est-ce parce que les crises dans notre pays ont tellement fait des morts et que nos concitoyens en voient tous les jours que la mort a perdu son aspect métaphysique? On se souvient il y’a quelques années avant, c’est la tristesse causée par la disparition d’un individu qui caractérisait les places mortuaires et les cérémonies d’obsèques.
Les enfants n’étaient pas autorisés à se rendre dans les lieux de deuil et tout ce qui passait se faisait dans le respect de la mémoire de la personne disparue. Aujourd’hui, les places mortuaires sont transformées en kermesse et ce sont les excès de tout genre qu’on constate.
Le déroulement des obsèques sont le plus souvent les moments de tous les comportements déplacés, la consommation abusive d’alcool et les danses indécentes sont les marques de bon nombre des participants.
D’autres comme pour se moquer des familles éprouvées mettent des préservatifs dans les enveloppes pour se faire remarquer comme à une foire. A cause de certaines pesanteurs sociales ou coutumes, des membres de la famille exigent le versement d’une somme d’argent.
Les choristes invités pour l’animation sont les plus souvent des choristes de l’ambiance et ce sont eux qui entretiennent le désordre. Ce désordre se transporte aussi jusque dans les cortèges, c’est le rallye pour les conducteurs de mototaxis qui transportent quatre à cinq personnes sur une seule moto avec pour conséquences des accidents qui ne feront qu’accentuer la souffrance déjà endurée par les familles.
C’est dans le bon sens que les mentalités doivent s’orienter si elles doivent changer, abandonner des bonnes habitudes pour en adopter des plus mauvaises est dangereux. Il est plus qu’urgent pour nous de revenir au bon sens et surtout quand il s’agit de rendre hommage à un disparu dont les obsèques doivent se dérouler dans le respect de sa mémoire.