Par Prince Wilfried NZAPAOKO
Bangui, 13 octobre 2022—(Ndjoni Sango): L’emploi des jeunes reste un grand défi pour la République centrafricaine. Cette préoccupation majeure qui s’inscrit dans le cahier de charge du président Touadera, reste et demeure encore un secteur d’activité à booster d’avantage afin de diminuer le taux du chômage qui ne cesse de s’augmenter de jour en jour.
Le chef de l’Etat Faustin Archange Touadera, lors son de son allocution du 2ème quinquennat le 30 mars 2021, a promis de faire de l’emploi des jeunes l’un de ses chevaux de bataille. Cette promesse faite aux jeunes sans-emplois connaît des avancées considérables malgré les nombreuses crises sécuritaires et le déséquilibre financier dont la République centrafricaine fait face. Ces situations empêchent la mise en place des structures qui serviront à la création de l’emploi à Bangui et ses périphéries.
Les nombreuses campagnes de recrutements dans les Forces de sécurités intérieures depuis l’accession au pouvoir du président Touadéra ainsi que l’intégration des milliers des jeunes dans la fonction publique, sont entre-autres quelques réalisations qu’on peut apprécier en attendant l’accomplissement des autres projets d’emploi. L’un des soucis est celui du secteur de l’entreprenariat qui depuis un moment avance à dents de scie à défaut de financement.
Plusieurs jeunes sans-emplois s’interrogent sur l’usage des fonds alloués par les partenaires pour l’emploi de la jeunesse sans emploi : « Tous les jours on entend à la radio que les partenaires ont débloqué de l’argent pour l’emploi des jeunes, mais à la fin on ne voit aucune réalisation, c’est ce qui rend mécontent une partie de la jeunesse encore désœuvrée. Pourtant notre pays est doté des richesses de toute nature alors pourquoi doit-on toujours attendre la main tendue des opérateurs économiques extérieurs pour parler de l’emploi ? », s’est interrogé Joseph Dibert, un diplômé sans emplois.
Pourquoi continuer à former les cadres s’il n’y a pas de débouchés pour les absorber ? Il y’a un centre de formation qui encadre les jeunes désœuvrés dans différents domaines de formation à l’exemple de l’Agence Centrafricaine de la Formation Professionnelle et l’Emploi (ACFPE), mais la réalité est autre chose selon certains témoignages recueillis.
« Il y’a plus d’un millier de jeunes qui sont détenteurs des micro-projets mais ne savent pas quelle porte frapper pour répondre à leurs attente. J’ai suivi des formations de 6 mois renouvelables à l’ACFPE dans le domaine du montage de micro-projet. On nous appris comment monter un business plan et comment obtenir un financement. Mais depuis ce temps on se rend compte que ce sont nos formateurs qui obtiennent ces financements qui devraient nous être bénéfiques car, ils sont dans le réseau », a déploré une détentrice de projet qui requiert l’anonymat.
Certains projets n’ont pas été financés à défaut des normes à respecter afin de bénéficier de financement. Il y’a aussi l’incapacité de certains détenteurs de projet à défendre leur business plan en face des partenaires financiers. Ce qui fait que bon nombre des projets sont restés stériles et poussent les jeunes à la révolte et au désistement.