Centrafrique: les députés demandent à l’ONU des enquêtes sur les fonctionnaires de la Minusca

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Les fonctionnaires de l'ONU lors de la journée des casques bleus à Bangui@Eric Ngaba
Les fonctionnaires de la Minusca lors de la journée des casques bleus à Bangui@Eric Ngaba.jpg

Par Eric NGABA

Bangui 31/10/2017 (www.ndjonisango.net): En visite de trois jours en Centrafrique, du 24 au 27 octobre 2017, le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres, était vendredi dernier devant les parlementaires centrafricains. Dans sa déclaration au Secrétaire Général, le député de Bocaranga, Anicet Georges Dologuelé a percé l’abcès. Il a demandé au numéro un de l’ONU de veiller scrupuleusement au choix des hauts responsables de la Mission onusienne en RCA (Minusca), à tous les niveaux de la hiérarchie, de surcroit, diligenter des enquêtes sur les fonctionnaires onusiens sur qui pèseraient des soupçons de collusion d’intérêts avec des chefs de guerre.

La visite d’Antonio Guterres en République Centrafricaine a permis d’évoquer certaines vérités sur les comportements qu’adoptent certains fonctionnaires onusiens qui transgressent les principes et les valeurs de l’ONU.

Dans leurs adresses au Secrétaire Général de l’ONU, les parlementaires centrafricains ne sont pas passés par quatre chemins pour dénoncer les dérapages qui minent la mission onusienne dans leur pays.

Les parlementaires centrafricains n’ont pas hésité à utiliser le langage de fermeté pour exprimer le ras-le-bol de la population qu’ils représentent. Ils ont estimé que de pareils errements pourraient fausser leur jugement et favoriser l’instrumentalisation du conflit, tout en paralysant toute initiative de dialogue politique.

En perçant l’abcès, le député de Bocaranga, Anicet Georges Dologuelé, a appelé le Secrétaire Général de l’ONU à la vigilance. Il a attiré son attention sur la mauvaise conduite des travailleurs de l’ONU en Centrafrique dont beaucoup se mouillent dans les magouilles avec les chefs des groupes armés.

« Les populations que nous représentons vous demandent de veiller, dans le choix des responsables de la Minusca à tous les niveaux de la hiérarchie, à ce que ceux-ci conservent une neutralité absolue, tant au niveau politique que dans la gestion du conflit. Car nous avons tous relevé que certains d’entre eux entretenaient avec quelques chefs de guerre des sympathies liées soit à la culture, soit à la religion, soit à des intérêts économiques obscurs », a relevé Anicet Georges Dologuelé, député de la nation.

Dans le même ordre d’idées, les députés ont demandé des enquêtes sur le personnel de la Minusca afin de déterminer leur implication dans les violences dans le pays.

« Nos compatriotes vous demandent de diligenter des enquêtes sur les fonctionnaires onusiens sur qui pèseraient des soupçons de collusion d’intérêts avec des chefs de guerre, sur fonds d’exploitation frauduleuse des matières premières, et qui profiteraient de la situation de chaos que vit le pays pour se lancer dans des trafics de tous genres », a ajouté le député de Bocaranga.

Après ces propos, on ne peut plus clairs et fermes,  Anicet Georges Dologué a justifié qu’il ne jette pas l’anathème sur tous les fonctionnaires et personnels militaires de la Minusca.

Il a demandé au Secrétaire Général de l’ONU de prendre en compte ce qui représente aujourd’hui, du point de vue des populations centrafricaines, l’un des obstacles les plus importants à l’efficacité des forces onusiennes.

L’auteur de l’article :

Erick NGABA est ressortissant du Département des Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Bangui où il a obtenu sa licence professionnelle en Journalisme. Free-lance pour plusieurs agences presses internationales, il est le Directeur de Publication et Webmaster de ce site d’information www.ndjonisango.net. Courrier : doctarngaba@gmail.com , +236 72614325

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